À la fin du mois de février 2008, la Sous-Commission des droits de l’homme du Parlement a entendu, dans le cadre de son enquête sur l’affaire Hrant Dink, des responsables de la police et de la gendarmerie d’Istanbul et de Trabzon.
Celles-ci se sont mutuellement rejeté la faute de n’avoir pas pris les mesures nécessaires pour empêcher l’assassinat du journaliste turco-arménien le 19 janvier 2007.
“Nous réitérons notre demande que les enquêtes sur les forces de l’ordre en marge de l’affaire Hrant Dink éclaircissent au mieux les responsabilités dans ce crime. Pour cela, il nous semble important que les policiers soient jugés en même temps que les assassins du journaliste”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 28 février, la Commission a entendu Engin Dinç, le chef du Département de renseignement de Trabzon. Il aurait nommé comme informateur de la police Erhan Tuncel, considéré comme l’un des commanditaires de l’assassinat de Hrant Dink. Engin Dinç a affirmé n’avoir parlé qu’une seule fois avec Ehran Tuncel pour lui demander de convaincre Yasin Hayal de ne pas tuer le journaliste.
Par ailleurs, Engin Dinç a accusé Ahmet Ilhan Güler, le chef du Département de renseignement de la police d’Istanbul, de ne pas avoir réagi après une mise en garde de la police de Trabzon sur l’existence d’un projet d’assassinat. Cette accusation avait déjà été formulée devant la Commission par Ramazan Akyürek, l’ancien chef de la police de Trabzon, devenu depuis chef des renseignements de la police d’Ankara. Au cours de son audition, il a déclaré qu’il avait alerté la police de 81 villes du pays sur “de possibles attaques contre les minorités” et a ajouté qu’ “il n’était donc pas nécessaire de préciser le nom de Hrant Dink”. Ramazan Akyürek a directement accusé Celalettin Cerrah, chef de la police d’Istanbul, où le journaliste a été assassiné, de ne pas avoir réagi à son alerte.
D’après le journal Agos, la Sous-Commission a décidé d’entendre une seconde fois Celalettin Cerrah, cette fois à Ankara.
La famille de Hrant Dink et ses avocats demandent que tous les officiers de Trabzon et d’Istanbul impliqués dans cette affaire soient inculpés et que leur procès se tienne à Istanbul.
Reporters sans frontieres- 6-3-2008