Six journalistes ont fait l’objet de violences de la part des forces de l’ordre, le 23 mars dernier, lors d’une manifestation en marge des célébrations du nouvel an kurde, dans la province de Hakkari (extrême Sud-Est du pays). Leur matériel a été saisi et ils ont reçu des coups de pied et de poing. L’un d‘entre eux,
“Nous condamnons ces agissements et demandons aux autorités locales et nationales d’identifier et de sanctionner les responsables. Les forces de l’ordre doivent faire preuve de retenue et de discernement. Les journalistes ne doivent pas être traités comme des délinquants”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 23 mars 2008, Hamit Erkut et Erkan Cobanoglu (agence de presse privée Dogan), Necip Capraz (agence de presse Anatolie), Sevket Yilmaz (agence de presse Cihan), Sami Yilmaz (DIHA) et Senar Yildiz (agence Ihlas) se trouvaient à Hakkari où se tenait une manifestation prokurde, au lendemain de la célébration du nouvel an kurde, Newroz.
Selon Necip Capraz, les journalistes ont été pris à partie alors qu’ils couvraient la manifestation après l’intervention des forces de l’ordre. Un policier les a d’abord chargés. D’autres les ont ensuite poursuivis, avant de s’emparer de leur matériel et de les frapper.
"Notre seule faute, c’est d’être journalistes et de Yüksekova", a déclaré le journaliste. En 2006, le district de Yüksekova avait été le théâtre de violents affrontements entre des Kurdes et la police turque anti-émeutes.
Un premier incident s’était produit le 18 mars dernier. Behçet Dalmaz, journaliste de l’agence DIHA, s’était rendu à Hakkari où des cérémonies officielles étaient prévues le jour de la Commémoration des Martyrs (date de l’offensive franco-britannique contre la Turquie en 1915, dans le cadre de la Première Guerre mondiale). Le journaliste s’était plaint de l’attitude des policiers à son égard : ceux-ci lui avaient jeté sa carte de presse au visage après avoir contrôlé son identité.
Reporters sans frontieres- 2/4/2008