Mariano Arciero, fils de Mattia et Autilia Marmora, de pieux chrétiens et modestes travailleurs ruraux, s’était fait remarquer, dès l’âge de 8 ans, pour son intuition profonde, un tempérament docile et sa profonde dévotion pour la Vierge, qu’il appelait « jolie Maman ».
Il fut invité à quitter la surveillance de ses moutons et sa famille pour aller à Naples, en compagnie de son précepteur Emanuele Parisi, qui devint son guide pour ses études, sa formation, et durant toute sa jeunesse. Devenu prêtre, don Emanuele initiera son protégé à la vie consacrée, et ce dernier, se révélant tout de suite un élève intéressé et très appliqué, sera ordonné prêtre le 22 décembre 1731.
Son savoir en théologie, sa connaissance des saintes Ecritures et sa préparation en sciences humaines attirèrent très vite l’attention du clergé napolitain. Mais le plus frappant fut cette fascination qu’il exerçait sur son auditoire, vaste et varié, lorsqu’il enseignait le catéchisme et prêchait, manifestant un zèle sacerdotal hors du commun.
Quand Mgr Gennaro Fortunato, Premier chanoine de la cathédrale de Naples, fut nommé évêque de Cassano all’Jonio en Calabre, il voulut avec lui le père Mariano dans son diocèse. Mariano y restera 20 ans, allant de ville en ville, comme un authentique missionnaire et pèlerin de l’Evangile ; il ramènera la discipline au sein du clergé et lui fera retrouver sa dignité, construira et reconstruira tant d’églises, en travaillant comme un ouvrier parmi les autres.
Le jeune prêtre passait le plus clair de son temps, jusqu’à 6 heures par jour, à instruire les petits, les adultes et les pauvres à la religion. Il a écrit un livre, édité cinq fois : « Pratique de la Doctrine chrétienne, en douze instructions et dialogues », proposant une méthode très efficace pour apprendre à devenir un parfait chrétien . D’où cet appellatif bien mérité d’ « Apôtre de la Calabre ».
A la mort de Mgr Fortunato, Mariano repartit pour Naples, passant par Contursi, où il alla embrasser sa mère, mais où il ne resta pas, comme guidé par on ne sait quel mystérieux et providentiel projet à reprendre son premier travail. L’archevêque de Naples, le cardinal Sersale, lui demanda de retourner à la prédication et à la catéchèse, et lui confia en même temps la direction spirituelle du Séminaire et de la congrégation de l’Assomption, un rôle qu’il prit très à cœur, conscient de devoir former pour l’avenir, de saints prêtres apôtres.
Il était un conseiller et un confesseur recherché par le clergé de Naples et d’éminentes personnalités, mais surtout le confesseur du peuple et des pauvres. Il reprit ses Missions dans tout le Royaume de Naples. Apôtre de l’Eucharistie, il restait très souvent dans la contemplation extatique du Mystère eucharistique ; grand dévot et amoureux de la Vierge.
Les souffrances furent son pain quotidien et l’accompagnèrent pendant plus de 50 ans : il vivait d’aumônes qu’il recevait et distribuait à d’autres qui en avaient plus besoin que lui, s’habillait modestement, mangeait et se reposait très peu.
Il mourut, comme il l’avait souvent prédit, le 16 février 1788, à 16 h à l’âge de 81 ans. La Vénérable (aujourd’hui Sainte) Maria Francesca des Cinq Plaies, qui était là, a dit : « J’ai vu l’âme de don Mariano transportée aux cieux. Elle était entourée de deux anges, qui portaient deux couronnes : Jésus et la très Sainte Marie, qui le bénirent ».
Les prodiges qui s’étaient déjà manifestés durant sa vie sur terre, continuèrent et se multiplièrent dès le jour de sa sainte mort. Le 24 avril 1830, le pape Pie VIII signa le décret qui ouvrait la phase apostolique de sa cause, puis le 14 août 1854, il fut proclamé vénérable par le pape Pie IX qui reconnut l’héroïcité de ses vertu, en disant de lui qu’il était « un très fidèle outil de Dieu pour le bien de l’Eglise ».
Le 15 octobre 1950, ses os furent transférés de Naples à Contursi, sa ville natale, avec le concours appuyé du peuple et dans un climat d’émotion général : ses concitoyens retrouvaient « leur saint ».
En 2007, le prêtre diocésain Francesco Rivieccio, fut nommé Postulateur de la Cause du Vénérable Mariano Arciero, et se mit aussitôt au travail pour faire examiner un présumé miracle, déjà arrivé à Rome en 1954. A l’assemblée ordinaire de la Congrégation pour les causes de saints du 22 février 2008, le Procès apostolique qui avait eu lieu à la Curie épiscopale de Campanie, est reconnu valable. Le 10 novembre 2008 le postulateur a préparé le Summarium ex Processu et le 1er décembre de la même année, une chronologie; le tout a été révisé (révision n. 1763) le 23 juin 2009. La congrégation a demandé un avis à deux médecins ex officio, Giovanni Ramacciato et Vittorio Laghi, lesquels ont reconnu le caractère inexplicable de la guérison miraculeuse, acquise aux actes de la Cause, par intercession du P. Mariano.
Le 4 mars 2010, le Conseil médical pour les causes des saints a déclaré, par 7 voix sur 7, que la guérison examinée était effectivement inexplicable au plan médical, et le 19 novembre 2010, les Conseillers théologiens, réunis en congrès spécial, ont exprimé un avis unanime, affirmant voir dans cette guérison un miracle de Dieu réalisé par intercession du vénérable Mariano Arciero.
Le 5 avril 2011, la Congrégation ordinaire des cardinaux et évêques s’est réunie pour examiner le présumé miracle et a émis elle aussi un avis positif . Le 27 juin 2011 le Saint-Père Benoît XVI, a autorisé la congrégation pour les causes de saints à promulguer un décret sur le miracle attribué à l’intercession du vénérable don Mariano et il a accepté que la célébration du rite de béatification du vénérable serviteur de Dieu Mariano Arciero, prêtre diocésain, ait lieu à Contursi Terme (SA), le dimanche 24 juin 2012.
zenit