Sa maquette, exposée dans les stands, a permis aux auteurs du projet, le « Mouvement du Renouveau dans l’Esprit» italien, présidé par M. Salvatore Martinez, de présenter les objectifs de la structure qui surplombera, sur une colline, la ville de Nazareth et la basilique de l’Annonciation.
Le centre, qui sera polyfonctionnel, accueillera les familles qui viendront visiter la Terre Sainte, soutiendra matériellement celles qui, sur place et dans tout le Moyen Orient, sont en difficulté, en organisant des collectes de fonds, et permttra des sessions de formation à la vie parentale et familiale, ainsi que des initiatives pastorales pour les professionnels et de préparation à la nouvelle évangélisation.
Le centre devrait aussi servir d’Observatoire international sur la pastorale familiale dans le monde, en particulier en Terre Sainte et au Moyen Orient, en collaboration avec les conférences épiscopales du monde entier, les universités catholiques et les institutions internationales qui sont au service de la famille.
Le Centre International pour la famille disposera d’un auditorium de 500 places, d’un centre pastoral diocésain, d’une église de 500 places, d’un hôtel doté de 100 chambres, d’un restaurant et d’une ludothèque avec des espaces pour les enfants.
En exclusivité pour Zenit, Salvatore Martinez, a raconté en détail les finalités et l’esprit du projet.
Zenit – Comment est née la Maison internationale de Nazareth ?
Salvatore Martinez – Le projet est né en 1997, à l’occasion de la IIème Rencontre mondiale des familles à Rio de Janeiro, quand le patriarche de Jérusalem a offert au pape une icône orientale représentant la Sainte Famille. En 2000, Jean Paul II a voulu donner un signe de charité jubilaire (l’icône porte d’ailleurs le nom de Sainte famille de Nazareth 2000), et fut le premier à solliciter la construction d’un centre pour la famille en Terre Sainte. En 2009, Benoît XVI a relancé le projet à l’occasion de sa visite pastorale en Terre Sainte, où il a béni la première pierre de la nouvelle structure. C’est à ce moment-là que le Saint-Siège m’a interpellé, me demandant de réaliser, conduire et gérer le projet, avec le mouvement du « Renouveau dans l’Esprit Saint ».
Ainsi, en collaboration avec le Conseil pontifical pour la famille, s’est constituée une fondation de droit pontifical préposée au projet. A Milan nous avons présenté le projet exécutif, dans l’espoir de pouvoir entrer dans la phase opérationnelle.
La Terre Sainte étant une propriété du Saint-Siège, le désir de Jean Paul II et de Benoît XVI est de pouvoir y donner aux familles une demeure. Nous sommes à leur service et souhaitons que de nombreuses personnes s’activent pour créer cette grande vitrine mondiale pour la famille. On a besoin de ressources économiques et de bienfaiteurs, d’hommes généreux en mesure de construire le Royaume de Dieu par des actions comme cette demeure spirituelle pour les familles en Terre Sainte.
La Terre Sainte est depuis toujours un lieu symbole pour la paix et pour le dialogue interreligieux. La nouvelle structure aura-t-elle un rôle en ce sens ?
La Maison de Nazareth sera aussi un signe d’unité entre les religions monothéistes: la famille est un thème cher aux grandes religions monothéistes. Nous vivons à une époque où la désacralisation de la famille est un phénomène inquiétant non seulement dans la civilisation chrétienne mais aussi dans le judaïsme et dans le monde musulman. Nous pensons donc qu’une alliance vertueuse sur le thème de la famille, peut trouver en Terre Sainte et à partir de la Terre Sainte, un élément distinctif d’unité et de paix entre les religions, surtout parmi les nouvelles générations qui ont besoin de modèles, en particulier de modèles éducatifs.
Le projet a donc une importance œcuménique et interreligieuse et sera aussi une référence en Terre Sainte pour la politique et pour les Etats, pour les législations. Nous voulons que la famille se défende elle-même et que la valeur religieuse de la famille soit mise sous l’attention du monde, comme lieu où tous les bons principes du pardon et du sacrifice, de la mutualité, du respect, de l’écoute, peuvent être expérimentés : ces principes comportementaux sont communs à toutes les religions monothéistes. La famille est un lieu de paix, et ce centre aussi sera un lieu de paix.
Le lancement du projet de la Maison de Nazareth, coïncide avec le 40ème anniversaire de la fondation du Renouveau dans l’Esprit en Italie, à un moment riche en évènements et changements pour vous …
Je vis ce moment intense avec gratitude envers Dieu et comme un moment où nous récoltons les fruits d’une longue moisson, d’années faites de formation, d’intériorisation de la grâce du renouveau, de préparation à un engagement ecclésial plus marqué, de projection de la spiritualité du mouvement sur le plan social aussi. Tout ce qui arrive a été dépensé, voulu et alimenté durant ces années.
Mais l’heure est aussi à la prophétie : un jubilé n’est pas qu’une occasion de mémoire, de reconnaissance, mais aussi l’occasion de regarder en avant avec confiance. Il faut un renouvellement : le pape l’a dit et continue à le répéter. Il faut en particulier un renouvellement spirituel, à un moment où le mot « renouveau» est utilisé par tous, mais où rares sont ceux qui sont disposés à accepter que la mère de tous les renouveaux soit spirituelle, vu que la mère de toutes les crises est spirituelle. C’est un moment propice, où la grâce du changement est mieux accueillie et plus ouverte au service des réalités temporelles que nous vivons.
Il est indubitable que la présence du Saint-Père, la semaine dernière, à Saint-Pierre, pour fêter nos 40 ans, que la présence du cardinal Bertone à notre 35ème Convocation nationale, et celle de nos cardinaux dans les principales villes d’Italie, pour le projet « Dix places pour dix commandements », en disent long, non seulement sur la vitalité du renouveau mais aussi sur son engagement et son rôle particulier, sur leur reconnaissance.
Il est donc vraiment légitime de penser que nous serons plus les mêmes. Et que ce jubilé donne à la vie du Mouvement un fort élan missionnaire et de témoignage.
zenit