Né à Richebourg-l’Avoué (Pas-de-Calais), fils d’un notaire en milieu rural, il avait été ordonné prêtre à 23 ans. Il a ensuite été successivement supérieur du Collège Saint-Pierre, à Calais, puis doyen de l’église Notre-Dame avant de devenir directeur des Œuvres diocésaines et vicaire général en 1956. Il s'est immédiatement soucié de mettre en application les orientations de Vatican II dans son diocèse.
Retiré à Arras, et handicapé par la surdité, il ne cesse de s’intéresser à son ancien diocèse: à l'occasion de ses cent ans, en 2010, il a adressé une lettre aux habitants de la Somme. Il y invite notamment à la confiance en Dieu: « Permettez-moi de redire que reste intacte la confiance que j'osais exprimer dans le choix de la devise épiscopale : Fides in virtute Dei. Oui, j'ai foi en la puissance de Dieu. »
L'évêque d'Amiens, Mgr Jean-Luc Bouilleret, le cite dans sa présentation des orientations pastorales pour 2012-2013: "Cette année pour commémorer l’ouverture du concile Vatican II, nous sommes invités à faire mémoire de l’événement Vatican II et à lire ou relire les documents que nous ont transmis les pères conciliaires. Des acteurs du Concile sont encore vivants, ainsi le Pape Benoît XVI et quelques évêques comme Mgr Géry Leuliet. Ils nous aident à entrer dans l’intelligence du Concile Vatican II".
Il est non seulement le doyen des évêques français, mais il est devenu le doyen des évêques du monde le 13 mai 2012, après le décès d’un évêque vietnamien, Mgr Antoine Nguyên Van Thien. Celui-ci s’est éteint à Nice, à l’âge de 106 ans et 62 jours. Il avait participé aux quatre sessions du Concile.
Une réserve: Mgr Francis Hong Yong-ho, ancien évêque de Pyongyang, en Corée du Nord, serait âgé de 105 ans, mais il est signalé comme « disparu » par l’Annuaire pontifical. Ordonné prêtre en 1944, il a été emprisonné par le régime communiste de Kim il Sung. Est-il décédé dans les camps nord-coréens?
Mgr Joseph Oliver Bowers, SDV, évêque émérite de Saint John’s-Basseterre, dans les Iles Vierges britanniques (Caraïbes) est également âgé de 102 ans. Il est né le 28 mars 1910, a été ordonné prêtre en 1939 et évêque en 1962. Il a participé aux trois premières sessions du Concile.
Un Mexicain est également de la classe 1910 : Mgr José de Jesus Garcia Ayala, né le 30 mai 1910, évêque émérite de Campeche. Il a été ordonné prêtre en 1939 et évêque en 1963. Il a pris sa retraite à 71 ans, en 1982. Il a participé à la troisième session du Concile.
Ces 70 vétérans ont participé en tant qu’évêques à l’une ou plus des quatre sessions du Concile : on les appelle pour cela « pères conciliaires ».
Mais les « témoins » de Vatican II au sens large sont beaucoup plus nombreux, étant donné ceux qui y ont participé ou assisté de plus loin à différents titres, comme l’abbé Joseph Ratzinger, jeune théologien, expert du cardinal Joseph Frings, archevêque de Cologne, ou un jeune diacre orthodoxe qui étudiait alors à Rome, aujourd’hui devenu le patriarche Bartholomaios Ier.
En effet, 487 experts ont été nommés par Jean XIII et Paul VI, dont Joseph Ratzinger. Parmi les autres participants on note aussi: plus de 100 membres observateurs des autres Eglises, plus de 42 auditeurs laïcs, dont 23 femmes (10 religieuses et 13 laïques). L'un d'eux, par exemple, M. Bartholo Perez, vit aujourd'hui à Porto Alegre, dans le sud du Brésil : il a 83 ans.
Un bouddhiste japonais a été le seul invité non-chrétien au concile Vatican II, en 1965: M. Nikkyo Niwano, né en 1906 et disparu en 1999. Il a été reçu en audience privée par Paul VI à cette occasion. Le pape a alors souligné l'importance pour les peuples de différentes religions « de ne pas s'agripper à leurs factions ou dénominations mais de se reconnaître mutuellement et de prier les uns pour les autres ». Le fondateur a participé aux rencontres des Religions à Assise en 1986 et 1993.
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