« Des témoins ont affirmé avoir vu les forces de sécurité l’emporter loin de la foule », a ajouté le responsable, précisant que M. Dahnoun était « sans doute » en train de couvrir la manifestation organisée contre le régime de Bachar el-Assad.
M. Dahnoun écrit depuis cinq ans pour le supplément jeunesse d’as-Safir, mais il a commencé à couvrir les événements en Syrie depuis le début du mouvement de contestation à la mi-mars.
Le quotidien as-Safir, qui est réputé pour ses positions panarabes, a publié à plusieurs reprises des éditoriaux critiques à l’égard du régime syrien et a accordé une bonne place dans ses pages aux informations fournies par les opposants.
Depuis juillet, il est interdit de distribution en Syrie, à l’instar d’al-Akhbar, journal réputé également prosyrien.
« Après dix mois de troubles sanglants qui ont emporté des milliers de victimes (…), les communiqués officiels et laconiques sur les “bandes armées” ne suffisent plus pour expliquer ce qui se passe en Syrie », écrivait le 12 décembre le propriétaire et éditorialiste du quotidien, Talal Selmane, qualifiant la version officielle du régime d’« histoires incroyables et illogiques ».
M. Selmane avait appelé le président syrien à suivre l’exemple de Gamal Abdel Nasser, l’ancien président égyptien qui avait annoncé sa démission après la défaite de son pays face à Israël lors de la guerre des Six-Jours.
L’Association des prisonniers libanais dans les geôles syriennes
À Beyrouth, le président de l’Association des prisonniers libanais dans les geôles syriennes, Ali Abou Dehn, qui avait lui-même passé treize ans dans les prisons du régime de Damas, a appelé hier les observateurs de la Ligue arabe qui devraient se rendre en Syrie à inclure dans le programme de leur visite les Libanais qui se trouvent toujours dans les prisons syriennes.
À Tripoli, plusieurs centaines d’étudiants de l’Université libanaise ont manifesté pour soutenir le peuple syrien. La manifestation a été organisée à l’appel de la Ligue des étudiants musulmans du Liban-Nord et les manifestants ont sillonné les rues de Tripoli en scandant des slogans anti-Assad.
De son côté, l’ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdelkarim Ali, a souligné à l’issue d’une visite qu’il a effectuée au mufti de la République, Mohammad Rachid Kabbani, qu’avec « la signature du protocole stipulant l’envoi d’une délégation d’observateurs arabes à Damas, c’est la paix civile en Syrie qui sera gagnante ». « La Syrie va bien et le président effectue en permanence des réformes, et il a également entamé un dialogue qui consolidera l’unité nationale », a-t-il dit.
Pour sa part, le député PSNS Assaad Hardane a affirmé que « le complot contre les pays arabes est tombé et que la Syrie demeurera le bastion de la résistance contre Israël ».