Enlevé à La Romana (Est), il a été retrouvé avec trois balles dans le corps sur la route reliant cette ville et San Pedro de Macorís.
"Nous condamnons l’assassinat de Silvestre de los Santos et demandons aux autorités d’identifier les responsables. Elles doivent privilégier la piste professionnelle dans l’enquête qui vient d’être ouverte sur la mort de ce journaliste, connu pour ses enquêtes sur la délinquance et les liens présumés qu’entretiennent agents de police et autorités judiciaires avec des trafiquants de drogue", a déclaré Reporters sans frontières.
D’après les informations des journaux locaux, le journaliste, âgé de 59 ans, aurait été poussé de force dans un véhicule par quatre inconnus aux environs de 8 heures du matin. Des témoins ont rapporté avoir entendu des coups de feu et assisté au rapt.
Silvestre de los Santos aurait signalé avoir été victime de persécutions peu de temps auparavant. Selon le quotidien Diario Libre, le journaliste s’est vu obligé de quitter la ville de La Romana, après avoir dévoilé lors d’un programme, le 30 juillet 2011, des informations concernant un assassinat.
Une commission d’enquête a été constituée le jour même par le procureur général, Radhamés Jiménez. Le directeur de la police nationale, José Armando Polanco Gómez, s’est personnellement chargé de cette enquête, par instruction du Président de la république, Leonel Fernández. Sept personnes ont été interpellées par la police et doivent témoigner dans les jours qui viennent. Personne n’a été encore identifié comme auteur intellectuel ou matériel du crime.
Silvestre de los Santos était poursuivi pour “diffamation” et “injure” devant la chambre pénale du tribunal de La Romana. Il avait mis en cause dans l’un de ses programmes, le procureur de la ville, José Polanco Ramírez, pour de présumés liens avec le narcotrafic. Des inconnus avaient alors ouvert le feu sur le domicile du journaliste. Après six jours en détention préventive, il avait été remis en liberté contre le paiement d’une caution de 100 000 pesos (environ 2 600 euros).
Un acte d’une telle gravité, dans un pays où la situation de la liberté de la presse est relativement satisfaisante, exige toute l’attention des autorités dominicaines.
RSF