Mons. Scarano, employé de l'Administration du patrimoine du Siège apostolique (Apsa), est soupçonné de corruption, calomnie et fraude. Un ancien membre des services secrets italiens et un courtier financier ont été eux aussi arrêtés.
Le prêtre était suspendu de ses fonctions, a précisé le père Federico Lombardi, sj, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège : il "a été suspendu de son poste auprès de l’Apsa depuis plus d’un mois, avant fin mai, dès que ses supérieurs ont été informés qu’il était poursuivi", et ceci "comme le prévoit le règlement de la Curie romaine qui impose la suspension préventive pour les personnes poursuivies pénalement".
Le prêtre fait l’objet d’une poursuite dans le cadre d'une enquête de la justice italienne sur l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR), l'organisme financier du Vatican que le pape vient de mettre sous le contrôle d'une Commission.
Selon le père Lombardi, l'autorité compétente du Vatican, l’Autorité d'Information financière (AIF, crée par Benoît XVI, ndlr), suit l'affaire pour prendre, si nécessaire, les mesures adéquates qui sont de sa compétence".
D'autre part, le Saint-Siège "n’a pas encore été sollicité sur cette question par les autorités compétentes italiennes", a déclaré le père Lombardi qui ajoute: le Saint-Siège "confirme sa disponibilité pour une pleine collaboration".
Mgr Scarano "travaillait au service de comptabilité de l’Apsa", précisément comme responsable du service de "comptabilité analytique" et au titre d’employé du Vatican il pouvait "posséder un compte à l’IOR", explique-t-il également.
Le père Lombardi a également indiqué que le pape François a été informé des évènements. Il vient d’instituer une Commission pontificale consultative sur l’IOR, pour enquêter sur l’organisme et en présenter les résultats au pape, "à la lumière des nécessités d’introduire des réformes dans les institutions qui aident le Saint-Siège" (cf. Zenit du 26 juin 2013).
L'Autorité d'information financière (AIF) qui supervise l'IOR, sous la direction de René Brülhart, poursuit son opération transparence : six cas de transactions suspectes au cours de l'année 2012, et déjà sept pour 2013, ont été signalés.
Si la culpabilité de l'employé du Vatican était établie, cela donnerait une singulière actualité à des homélies prononcées par le pape François depuis son élection contre la corruption. Le 4 juin, par exemple, il affirmait que les chrétiens « corrompus » sont « amnésiques », car ils ont « oublié l’amour de Dieu ». Ils font « beaucoup de mal à l’Eglise » (cf. Zenit du 4 juin 2013, http://www.zenit.org/fr/articles/la-corruption-dans-l-eglise).
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