Un sanctuaire marial peut aussi constituer un lieu privilégié de rencontre interreligieuse, a fait observer Mgr Marchetto.
Le secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Mgr Agostino Marchetto a développé cet aspect des lieux de pèlerinage dédiés à la Vierge et fréquentés aussi par des juifs ou des musulmans, à côté des pèlerins catholiques, au congrès de Saragosse du Réseau européen de sanctuaires dédiés à la Vierge.
Mgr Marchetto a particulièrement souligné le lien entre les papes et les sanctuaires mariaux en citant les pèlerinages de Benoît XVI qui s'est rendu encore dimanche dernier à Notre-Dame de Bonaria, en Sardaigne, et sera, dès samedi prochain à Lourdes.
Dès les premiers siècles du christianisme, disait Mgr Marchetto, de tels sanctuaires ont eu pour mission de présenter Marie « comme un modèle » à suivre, car elle offre un « chemin » à la suite du Christ, « Seigneur et source du salut ».
Ce sont des lieux particulièrement « significatifs » pour le croyant qui veut « connaître et retrouver ses racines et suivre aussi les pas des apôtres ». Ils peuvent en effet « favoriser la coexistence pacifique entre les hommes », et des diffférentes religions.
Dans certains pays, a fait observer Mgr Marchetto, ces sanctuaires ont « eu un rôle clef d'union entre les fidèles chrétiens, de l'Eglise catholique latine et de rite oriental, mais aussi entre les croyants juifs ou musulmans ».
En effet, ils offrent « des occasions de dialogue et de confrontation sereine », « de rencontre entre fidèles réconciliés dans la paix ».
Et dans ce cadre, le rôle du Conseil pontifical est d'offrir une assistance aux pèlerins, en observant les différentes traditions, et en soutenant de nouvelles initiatives, de façon à « contribuer à la formation morale et religieuse » des visiteurs.
D'où, soulignait Mgr Marchetto, l'importance des rencontres entre recteurs de sanctuaires et directeurs de pèlerinages.
Il soulignait aussi l'importance de ces sanctuaires mariaux pour la catéchèse et l'évangélisation, « avec aussi une purification de la piété populaire et de la spontanéité », et non pas des centres de « commercialisation spirituelle ».
« On accomplit un pèlerinage pour convertir son cœur, pour demander pardon, pour se libérer des fautes », et manifester sa « reconnaissance », a précisé l'archevêque.
Il a par conséquent recommandé de soigner la pastorale de l'accueil et les célébrations liturgiques de façon à permettre une participation active des pèlerins, en profondeur, pour « entrer dans l'action du Christ et de l'Eglise, grandir en sainteté, et avoir sa vie transformée ».
Rappelons qu'en Allemagne, les sanctuaires dédiés à la Vierge Marie sont 680, en Italie et en Espagne, plus de 2.000, dont Notre-Dame du Pilier (« del Pilar »), à Saragosse, aux côtés des sanctuaires les plus fameux de Lourdes, Beauraing, Fatima, Lorette, mais aussi au Mexique, de la Vierge de Guadalupe, la Vierge d'Aparecida au Brésil, en Inde, le sanctuaire de Vailankanni, celui de La Vang au Vietnam, de Sheshan en Chine, etc. En France, on estime que 120 sanctuaires ont rassemblé, en 2006, 43 millions de visiteurs.
ROME, Mercredi 10 septembre 2008 (ZENIT.org)