Parallèlement, une collection intitulée « Les souverains pontifes au Liban » offre aux collectionneurs invétérés mais aussi à tout un chacun un ensemble de trois timbres représentant les trois visites papales au Liban : celle de Paul VI en 1964 ; celle du charismatique Jean-Paul II en 1997, et la dernière en date, celle de Benoît XVI. Il faudra juste que les plus intéressés se dépêchent : vu la rareté des timbres illustrant les deux premiers événements, cette collection n’a été émise par Liban-Post qu’en 600 exemplaires numérotés.
52 minutes
Et il a réussi. D’ailleurs, ce timbre est exceptionnel : Paul VI est le premier pape à visiter Jérusalem après saint Pierre ; le premier pape à effectuer un voyage en avion, et le premier pape à fouler le sol libanais. Rappelons que le 2 décembre 1964, le Boeing Air India transportant le souverain pontife vers Bombay a fait une escale technique de 52 minutes à l’aéroport de Beyrouth, où il a été accueilli par le président Charles Hélou, ainsi que par le Premier ministre et le chef du législatif Hussein Oueini et Sabri Hamadé. Étaient également présents sur le tarmac les patriarches Méouchi et Sayegh, le catholicos Zareh Ier, le métropolite Élias Saliba, les membres du gouvernement, les députés et les chefs de missions diplomatiques.
Mais pas que ! Un accueil populaire lui a été également réservé : les balcons décorés aux couleurs libanaises auxquelles s’étaient joints le blanc et le jaune du Vatican étaient noirs de monde, racontent Jean Chami et Édouard Bassil dans L’Orient du 3 décembre 1964. De la grande terrasse de l’aérogare, le pape avait béni la foule et leur avait dit : « Je vous laisse mon cœur, l’assurance de mon affection pour votre chère patrie ; tous mes souhaits pour sa prospérité et sa paix. » Et a répété trois fois : « Vive le Liban ! » Chami et Bassil signalent aussi que le Saint-Père a remis au président Hélou une enveloppe contenant un chèque de 20 000 dollars en souhaitant voir cette somme répartie à égalité entre les œuvres de bienfaisance de toutes les communautés libanaises, qu’elles soient chrétiennes ou pas.
Il ne faut pas oublier non plus que Paul VI avait manifesté publiquement sa sollicitude pour le Liban, lors de la cérémonie de béatification de l’ermite maronite Charbel Makhlouf le 9 octobre 1977. « Votre Église est la gloire du Liban », avait-il déclaré.
Le message
Trente-trois ans plus tard, les 10 et 11 mai 1997, Jean-Paul II a effectué une visite en bonne et due forme de deux jours au Liban, pour y remettre solennellement l’Exhortation apostolique postsynodale, « une espérance nouvelle pour le Liban ».
Il s’était adressé à la jeunesse du Liban, l’incitant à la réconciliation et à l’inauguration d’une nouvelle page de l’histoire de son pays qui, pour lui, est bien plus qu’un pays : c’était le Liban-message, message de paix et de convivialité.
Un timbre le présentant en compagnie du président Élias Hraoui a été mis en circulation la même année. En 1998, lors du transfert de l’opération postale du ministère des Télécoms à Liban-Post, le petit bout de papier gommé et dentelé a été marqué par « une surcharge » supérieure à la valeur ancienne, explique Hind Fadel, ajoutant que « la collection comporte également un synopsis pour chaque pape, ce qui a le plus marqué son mandat en tant que souverain pontife, et son message au peuple libanais ».
Le timbre de Benoît XVI avec l’actuel président, Michel Sleiman, complète la trilogie.
Ces divers trésors philatéliques sont en vente dans tous les bureaux Liban-Post et dans ses kiosques à l’ABC Achrafieh, l’ABC Dbayé, le Beirut Mall, les souks de Beyrouth, l’aéroport Rafic Hariri, le CityMall, les différentes branches de Spinney’s (Dbayé, Jnah, Saïda, Tripoli, Hazmieh), au TSC Jnah, ou à Le Charcutier Aoun (Dekouané et Jbeil). Ils peuvent être commandés en ligne auprès de libanpostphilately@libanpost.com D’ailleurs, révèle Hind Fadel, les demandes des collectionneurs étrangers affluent déjà des différents coins du monde.
Et c’est très bien ainsi.