L’évêque catholique des îles de Syros, Santorin et de Crète (sud de la Grèce) a interdit la célébration de mariages de touristes dans ses diocèses pour lutter contre le dévoiement de cette cérémonie, a-t-on appris hier auprès de l’Église catholique de Grèce.
Dans une lettre adressée début juin aux prêtres de la région, Mgr Franciscos souligne que « les raisons invoquées par les touristes sont seulement romantiques, sans aucun bénéfice spirituel pour les mariés ». Il indique que « dans un grand pourcentage, on remarque la frivolité dans la célébration du mystère du mariage qui entre simplement dans le programme d’un voyage d’agrément ».
L’évêque relève aussi que les demandes ne remplissent pas les conditions normales d’un mariage religieux, ignorant notamment s’il s’agit d’une première union. Le problème est particulièrement aigu sur l’île touristique de Santorin dans les Cyclades, dans le sud de la mer Égée, prisée des touristes pour ses villages pittoresques et son coucher de soleil. « Ils réclament un mariage sur la plage avec une belle vue, que sommes-nous donc, des commerçants de rêves », s’est exclamé Mgr Franciscos sur une radio privée.
La célébration de mariages sur les îles grecques des Cyclades, à Rhodes ou en Crète en mer Égée, mais aussi à Corfou, Céphalonie et Zante en mer ionienne (Ouest) est devenue ces dernières années une mode exploitée par les agences de voyages grecques et étrangères. Santorin est la principale destination de ce commerce juteux. Quelque 500 mariages de touristes venant d’Europe, d’Amérique, d’Australie et d’Asie y sont célébrés en moyenne chaque année. De multiples sites Internet spécialisés proposent des mariages coûtant entre 2 000 et plus de 4 000 euros comprenant notamment, selon le prix, la provision de témoins, des ânes pour transporter les mariés, jeunes ou vieux, et une bouteille de champagne français.
L'Orient Le Jour 15.07.2008