qu’elles soient politiques ou militaires, et journalistes, alors que 2012 sera une année électorale très attendue.
"Il est regrettable que l’année 2011, pourtant globalement calme pour la presse, s’achève ainsi. Les incidents de la dernière semaine de l’année traduisent la fragilité de la situation actuelle, alors même que la transition politique n’est pas terminée. A l’aube d’une année 2012 au cours de laquelle devraient se tenir les élections attendues depuis plusieurs mois, nous demandons au pouvoir – en premier lieu le ministère de la Communication – de respecter les critiques et commentaires sans multiplier les mises en garde, les avertissements et les menaces de retour de la censure", a déclaré Reporters sans frontières.
"Dans ce contexte, nous rappelant des violences de 2009 dans lesquelles la presse avait joué un rôle non négligeable, Reporters sans frontières appelle les médias à faire preuve de professionnalisme et demande à tous les acteurs du secteur de l’information à ne pas nourrir les tensions, à privilégier le dialogue, et à conserver des relations apaisées", a ajouté l’organisation.
Le 24 décembre 2011, le service de communication du ministère des Forces armées a diffusé un communiqué menaçant la presse de représailles suite à des articles contenant, selon lui, de "fausses informations" : "Des mesures seront prises à l’encontre des journaux ou stations audiovisuelles qui publient délibérément des fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public".
Trois jours plus tard, le ministre de la Communication, Harry Laurent Rahajason, ancien journaliste mieux connu sous le pseudonyme de "Rolly Mercia", a également publié un communiqué dans lequel il dénonce la propagation de "fausses nouvelles par voie de presse". Sont cités Malaza Madagascar, La Vérité, Tananews et le Courrier de Madagascar, médias qui, selon lui, sont coupables de relater des "faits imaginaires" et des "incriminations gratuites".
Le 29 décembre, Franck Ramarosaona, directeur de publication du Courrier de Madagascar, a été convoqué à la gendarmerie où il a été questionné pendant plusieurs heures. Le journal avait publié deux jours auparavant un article intitulé "Gouvernance : le bordel s’installe en haut-lieu", pour lequel le ministre de la Communication avait par ailleurs exercé son droit de réponse. Le même jour, la directrice de publication de TV Plus, Onitiana Realy, recevait une mise en demeure signée du ministre de la Communication pour avoir évoqué les vacances à l’étranger du président de la Haute Autorité de transition, Andry Rajoelina, et de sa famille.
Dans un nouveau communiqué adressé aux médias le 30 décembre, intitulé "Actions incomprises du ministre de la Communication", Harry Laurent Rahajason a justifié ces mesures et s’est défendu contre les critiques qui lui discutent la légitimité de donner des leçons de journalisme.
La Présidence a par ailleurs fait part de sa volonté de créer une entité chargée "d’informer en permanence le public sur la vision par le Président et de la Présidence de la Transition des réalités du pays", ainsi qu’une cellule de veille stratégique.
RSF