Sa rencontre avec Jésus Ressuscité fut une expérience de liberté et de foi qui fit de lui un géant de l'évangélisation : c'est la leçon que nous donne saint Paul et que le chrétien d'aujourd'hui pourra revivre grâce aux itinéraires prévus (de Rome et à partir de la ville) tout au long de l'Année Saint-Paul.
Benoît XVI ouvrira la grande célébration jubilaire à la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs le 28 juin. L'Année durera jusqu'au 29 juin 2009.
L'Opera Romana Pellegrinaggi (ORP) répond à l'invitation du pape en accueillant les pèlerins et en organisant pour eux des itinéraires, dont la présentation a été faite jeudi à Rome. Objectif : faire de cette année un moment de conversion et d'unité, comme l'a expliqué le père Cesare Acuire, administrateur délégué de l'ORP, interrogé par ZENIT.
Liée au vicariat de Rome, l'ORP, qui dépend du Saint-Siège, est au service des pèlerins qu'elle accompagne, au plan technique et organisationnel, tout au long d'« authentiques itinéraires de l'esprit », consciente que le pèlerinage est une des manifestations religieuses les plus anciennes et les plus universelles qui soient. Une occasion exceptionnelle pour rencontrer et connaître le Christ.
Zenit : Saint Paul est le protecteur par excellence de l'Opera Romana Pellegrinaggi…
P. Cesare Atuire – Oui, parce que saint Paul a été un grand pèlerin ; on dit qu'il a parcouru entre 14.000 à 16.000 kilomètres… de l'époque ! Et que fait le pèlerin ? Le pèlerin, tout au long de son voyage, évangélise en marchant. Paul faisait ça aussi : il s'en allait et prêchait l'Evangile. Partout où il allait, il témoignait de la résurrection. Et je pense que nous aussi, qui tâchons de porter les hommes sur les routes du monde, nous voulons que notre voyage soit une forme d'évangélisation.
Zenit – Comment les itinéraires de saint Paul ont-ils été tracés ?
P. Cesare Atuire – A Rome il y a une tradition, et des études sont faites à l'endroit même où saint Paul était vénéré. Certaines de ces traditions sont très anciennes. Ce que nous avons fait c'est de les situer dans l'histoire pour ensuite déterminer quels étaient les principaux sites à montrer. Je citerais entre autres surtout la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs, où sont conservés les restes de l'apôtre, l'abbaye des Trois-fontaines, l'endroit où Paul fut décapité, la basilique Saint-Pierre, qui n'est pas un lieu proprement lié à saint Paul, mais le voyage des pèlerins à Rome a toujours été ad Limina Apostolorum, et les deux apôtres, Pierre et Paul, sont toujours partis ensemble, donc qui vient à Rome a aussi le devoir, d'une certaine manière, de saluer Pierre ; puis nous avons la Basilique Saint-Jean-de-Latran, où sont conservées les reliques des deux saints apôtres de la ville de Rome, Pierre et Paul, et qui est d'ailleurs la cathédrale du pape ; si l'on vient à Rome, il faut y aller.
Zenit – Dans quel état d'esprit faut-il vivre cette année dédiée à Saint-Paul et suivre tous ces itinéraires ? Que conseillez-vous en guise de préparation ?
P. Cesare Atuire – Il faut surtout lire les lettres de saint Paul, car c'était une personne qui ne connaissait pas le Christ comme nous, en ce sens qu'il n'a pas rencontré Jésus quand celui-ci était sur terre ; il a vécu l'expérience du ressuscité et cette expérience a transformé sa vie ; il l'a vécue comme une grande explosion de liberté, et pour nous, surtout en occident, où l'expérience de la foi est vécue avec une sorte de lassitude, redécouvrir qui est Paul est un stimulant à aller de l'avant.
Zenit – A Rome l'itinéraire représente donc la possibilité de vivre une explosion de liberté…
P. Cesare Atuire – C'est bien ça. C'est pourquoi on a prévu tant d'initiatives. Nous nous apprêtons à accompagner beaucoup de jeunes, nous avons pensé à une sorte de « créance » du pèlerin, la « Paolina », le tout en pensant toujours que ce sont des moments de réflexion et de prière, et des grandes occasions de rencontre entre les personnes pour partager cet enthousiasme de la foi.
Nous profitons de l'occasion pour faire la connaissance d'un homme qui n'avait pas peur, d'un homme qui, au milieu de tant de difficultés, ne s'arrêtait devant aucun obstacle parce qu'il croyait en ce qu'il prêchait, parce qu'il voulait vivre et témoigner du trésor qu'il avait trouvé. Et je crois qu'au jour d'aujourd'hui c'est ce que nous devons faire nous aussi les chrétiens.
ROME, Vendredi 6 juin 2008 (ZENIT.org)