Dans sa première exhortation apostolique « Evangelii gaudium », le pape François livre le secret d'une homélie, depuis sa préparation.
« La joie de l’Evangile », publiée ce 26 novembre 2013, avait été remise à des représentants de toute l’Eglise lors de la messe dominicale du Christ Roi, conclusion de l’Année de la foi, le 24 novembre dernier.
Le pape François y consacre toute une partie à « la prédication dans la liturgie », c’est-à-dire « à l’homélie et à sa préparation », car « les réclamations à l’égard de ce grand ministère sont nombreuses » (135). Il se réfère ici aussi à un point soulevé par le synode des évêques pour la nouvelle évangélisation d’octobre 2012.
Pour le pape, « l’homélie a une valeur spéciale qui vient de son contexte eucharistique, qui dépasse toutes les catéchèses parce qu’elle est le moment le plus élevé du dialogue entre Dieu et son peuple, avant la communion sacramentelle » (137).
Du fait de son importance, il donne un itinéraire de préparation de l’homélie (145-159). En effet, insiste-t-il « un prédicateur qui ne se prépare pas n’est pas “spirituel”, il est malhonnête et irresponsable envers les dons qu’il a reçus » (145).
Il conseille d’y consacrer « un temps prolongé d’étude, de prière, de réflexion et de créativité pastorale » : « que chaque semaine, un temps personnel et communautaire suffisamment prolongé soit consacré à cette tâche » (145).
Le pape recommande des homélies « brèves », ni « une conférence » ni « un cours » (138) et encore moins un « endoctrinement » : elles doivent « brûlent les cœurs », et ne pas être limités à la morale (142).
« L’homélie ne peut pas être un spectacle de divertissement, elle ne répond pas à la logique des moyens médiatiques, mais elle doit donner ferveur et sens à la célébration », ajoute le pape qui précise que la parole du prédicateur ne doit pas prendre « une place excessive, de manière à ce que le Seigneur brille davantage que le ministre » (138).
« Une bonne homélie… doit contenir une idée, un sentiment, une image » (157), elle est positive, offre l’espérance et n’enferme pas les baptisés dans « de la négativité » (159). Elle est appelée à être « une intense et heureuse expérience de l’Esprit, une rencontre réconfortante avec la Parole, une source constante de renouveau et de croissance » (135)
Elle doit aussi exprimer « un esprit maternel et ecclésial », notamment par « la proximité de coeur du prédicateur, la chaleur de son ton de voix, la douceur du style de ses phrases, la joie de ses gestes » (140) car l’homélie « reprend ce dialogue qui est déjà engagé entre le Seigneur et son peuple » (137).
Mais l’accueil du « sublime trésor de la Parole révélée » exige également que l’étude de la Bible soit « une porte ouverte à tous les croyants », ajoute le pape qui demande aux diocèses, paroisses et aux groupements catholiques de proposer à tous « une étude sérieuse et persévérante de la Bible » (175).
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