Une grenade a été lancée vendredi 11 avril contre le domicile de la journaliste afghane Khadija Ahadi. L'attaque aurait été perpétrée contre la journaliste, rédactrice en chef adjointe de la radio privée locale Faryad,
dans la province ouest de Herat, parce qu'elle a refusé de céder aux pressions l'intimant à démissionner.
Deuxième attaque
C'est la deuxième attaque en deux semaines à l'encontre de Khadija Ahadi. Une première attaque de même type, perpétrée par des inconnus, avait détruit une partie de sa maison le 6 avril, sans faire de victime.
La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), qui a relayé l'information, s'est dite "alarmée" par la situation. Après cette nouvelle agression, Khadija Ahadi n'a, quant à elle, pas fait de déclaration, "pour des raisons de sécurité".
"La radio est connue pour ses commentaires critiques envers le gouvernement", selon la FIJ. Khadija Ahadi produit notamment une émission traitant des questions politiques et sociales pour la radio basée à Herat et créée il y a un an.
Dans un communiqué, la directrice pour l'Asie-Pacique de la FIJ, Jacqueline Park, s'est dite "très inquiète des efforts croissants de groupes radicaux qui pressent le gouvernement afghan d'accepter leurs demandes d'intervention contre la presse libre et indépendante, en particulier eu égard au rôle des femmes journalistes et de leur image dans les médias".
Cinq journalistes tués en 2007
Deux journalistes sont actuellement emprisonnés en Afghanistan pour "blasphème" dont l'un, Sayed Perwiz Kambakhsh, arrêté dans le nord du pays, est condamné à mort pour avoir distribué un article sur le rôle de la femme dans l'Islam.
L'an dernier, cinq journalistes afghans ont été tués, dont deux femmes: la présentatrice et reporter de télévision Shkeba Sanga Amaj, et la reporter de radio Zakia Zaki. Les motifs de ces meurtres n'ont pas encore été établis.
LEXPRESS.fr 16/4/2008