La médiation de Jean-Paul II, qui a abouti à un accord entre l'Argentine et le Chili, en 1984, constitue un « modèle de diplomatie », selon le titre, à la Une, de L'Osservatore Romano en italien du 24 octobre.
Le Saint-Siège publie en effet aujourd'hui le message que le cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone a adressé, au nom de Benoît XVI, au cardinal Jorge Mario Bergoglio, sj, archevêque de Buenos Aires, et grand chancelier de l'université pontificale catholique d'Argentine, à l'occasion des célébrations organisées le 16 octobre à cette université, pour marquer le XXXe anniversaire du début de la médiation de Jean-Paul II entre l'Argentine et le Chili (1978-1984).
La célébration de cet anniversaire, au jour anniversaire également de l'élection de Jean-Paul II, visait à faire réfléchir sur « les résultats pacifiques d'une médiation » dont les effets se font sentir « aujourd'hui encore », souligne le cardinal Bertone qui n'a aucun doute : cette médiation a permis « d'éviter un conflit ».
Le cardinal Bertone souligne l'importance des « expériences du passé », pour que « les nouvelles générations » puissent « envisager l'avenir avec espérance » et donc participer à la construction de la « civilisation de l'amour dont Jean-Paul II fut le prophète ».
Le message évoque les collaborateurs de Jean-Paul II qui ont travaillé à ce dialogue diplomatique délicat, et tout d'abord le cardinal Antonio Samorè, « qui avait tellement à coeur la concorde entre les peuples argentin et chilien, unis depuis des siècles par la foi et la solidarité ».
Il cite aussi l'action du cardinal Agostino Casaroli et de ses collaborateurs, qui, après la mort du cardinal Samorè, achevèrent son travail et réussirent à faire signer une « déclaration commune de paix et d'amitié » aux deux pays, au Vatican, le 23 janvier 1984.
Le cardinal Bertone y voit « un magnifique exemple de pacification acquise grâce au dialogue » et « une voie toujours actuelle qui a pour but l'équité et la solidarité, et non pas la domination de la force et des intérêts partisans ».
« La justice et la solidarité sont les fondements sains de la coexistence pacifique des peuples », affirme le secrétaire d'Etat.
Il souhaite que cette médiation soit proposée en exemple aussi à la communauté internationale et souligne l'efficacité du dialogue en disant : « La patience et la responsabilité manifestées alors par les parties montre que, dans toutes les controverses, le dialogue ne met pas les droits en danger, mais qu'il élargit l'éventail des possibilités de résolution raisonnable des divergences ».
Le cardinal Bertone encourage donc le recours « à la diplomatie » et à « des méthodes de négociation » dont l'efficacité tient à « la qualité morale des peuples » et qui « fortifient la confiance dans le processus » conduisant à la « paix », à la « sécurité » et au « bien être » des peuples.
ROME, Jeudi 23 octobre 2008 (ZENIT.org)