Des messages du monde entier sont parvenus à Benoît XVI et continuent de lui parvenir pour l’anniversaire de sa naissance – le 16 avril 1927 à Marktl-am-Inn, en Bavière – et l’anniversaire de son élection comme Successeur de Pierre – le 19 avril 2005, en la Chapelle Sixtine.
A cette double occasion, le site Internet du Vatican permet d’envoyer un message de vœux (« auguri », en italien) à cette adresse : auguri.benedettoxvi@vatican.va
Les enfants de Bavière
Ce lundi matin, le pape a célébré la messe en privé en la Chapelle pauline du Vatican entouré des évêques de Bavière – dont le cardinal Friedrich Wetter, archevêque émérite de Munich – et son successeur – et l’actuel archevêque, le cardinal Reinhardt Marx, du président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg-en-Brisgau, et de personnalités de sa patrie.
Le pape a ensuite reçu les évêques bavarois, puis le ministre-président du « Land » de Bavière, M. Horst Seehofer – une quarantaine de minutes -.
Dans la fête qui a suivi, Benoît XVI a reçu ensemble les évêques et la délégation de quelque 170 personnes venues des villages et des villes où il a habité en Bavière, depuis son enfance, comme par exemple Marktl, Aschau, Traunstein, Pentling, Munich et Ratisbonne, mais aussi des représentants de la communauté luthérienne – l’évêque Joannes Friedrich a été reçu par le pape en janvier 2011 au Vatican- et de la communauté juive, dont Mme Charlotte Knobloch, présidente de la communauté israélite de Munich (tous deux présents à Rome lors de la « création » du cardinal Marx en 2010), et les membres du cabinet du ministre.
Les journalistes accrédités ont pu entendre en direct le son depuis la salle de presse du Saint-Siège, mais les images ont été diffusées en différé.
Les discours ont été entrecoupés d’intermèdes musicaux. Un groupe de dix enfants en costumes régionaux un des fameux « Plattergruppe », a effectué cette danse traditionnelle, où l’on fait claquer les mains sur les jambes et sur les pieds, au son de l’accordéon. Et ils lui ont récité une poésie pour son anniversaire. Chacun a ensuite salué le pape.
Ils lui ont offert des fleurs blanches, un de ces « rameaux de mai », traditionnels pour le mois de Marie, et un panier de Pâques contenant notamment du jambon cuit, des œufs peints, et une brioche traditionnelle en forme d’agneau.
Soulignant que la délégation représentait les différents partis et milieux sociaux de Bavière, le ministre-président a dit combien la leur Land était attaché à ses racines chrétiennes, très « vivantes », et à la présence du crucifix dans les salles de classe. Il a offert au pape un crucifix du sculpteur sur bois et ébéniste du XVIIIe s., Ignaz Günther : une croix de bois sombre portant un Christ en bois clair.
Il s’est réjoui due le pape soit resté « Bavarois » tout en devenant le Successeur de Pierre et il l’a remercié d’avoir « fortifié les racines chrétiennes » comme homme et comme théologien ». Il conserve sur son bureau le livre tiré du voyage du pape en Bavière.
Vraie liberté
Le cardinal Marx a salué en Benoît XVI un « pasteur » et un « pêcheur d’âmes » dans le cadre de la nouvelle évangélisation. Il a salué sa « sérénité », comme signe d’une « vraie liberté », et son « obéissance » fidèle à la voix du Christ, à chaque fois qu’il a dit « oui » dans sa vie.
Une allusion peut-être à l’homélie même que Benoît XVI avait tenue pour les funérailles de Jean-Paul II le 8 avril 2005 – construite autour de toutes les fois où celui-ci avait répondu « oui » au « Suis-moi! » du Christ – et qu’un cardinal lui a rappelé quelques jours plus tard, lors du conclave.
Le cardinal Marx voit en Benoît XVI un « grand fils de la Bavière » qui est encore en mesure d’ « étonner ».
Dans son discours le pape a été bref, nommant les différents villages et villes ou il a habité, et leur confiant qu’il avait lu deux fois la liste des noms des représentants de sa patrie, et qu’il avait en quelque sorte déjà eu un « dialogue » avec chacun. Sa voix trahissait son émotion de voir rassemblées ces personnes qui réfléchissaient comme sans un « miroir » toute sa vie.
Il a tenu à souligner la « dimension oecuménique » de la délégation et de son ministère en Bavière, grâce aux rapports avec les évangéliques luthériens. Il a aussi confié que ses relations « d’amitié » avec la communauté juive de Munich lui ont permis de se « rapprocher » d’elle et « d’intérioriser » son rapport avec le « peuple juif ».
Le chœur a chanté un chant traditionnel – « Gott grüsse dich » -, que son père, Joseph Ratzinger senior, jouait sur une cithare et qui évoque les beautés de la nature. Le pape les en a particulièrement remercié et il leur a adressé le salut traditionnel : « Vergelt’s Gott » : « Que Dieu vous en récompense ».
La matinée s’est achevée au son de l’hymne bavarois. Et pendant ce temps, dans les diocèses de Bavière, on se rassemble pour des messes aux intentions de Benoît XVI et l’on fête ces anniversaires y compris avec la « Freibier » – bière à volonté – à laquelle le pape préfère un jus de fruit.
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