Science et avenir de l’homme et de la culture » (9-11 novembre 2011), organisé par le Conseil pontifical de la culture en collaboration, à l’intérieur du Vatican, avec le projet STOQ, avec le Conseil pontifical pour la pastorale de la santé, et l’Académie pour la vie. D’autres guérisons ont été évoquées au cours de la conférence de presse.
Ce congrès a été présenté par le cardinal Gianfranco Ravasi, président du dicastère organisateur, entouré du P. Tomasz Trafny, responsable du département scientifique du même dicastère, de M. Tommy G. Thompson, ancien ministre de la Santé des Etats Unis, de Mme Robin L. Smith, administrateur délégué de « NeoStem » et présidente de la Fondation « Souche pour la Vie » (« Stem for Life Foundation »).
Pas d’objection éthique
La thérapie par les cellules souches adultes a en effet déjà donné des résultats. Ethiquement, cette thérapie est satisfaisante, parce qu’elle ne conduit pas à la destruction de la vie humaine, comme c’est le cas de la thérapie par les cellules souches embryonnaires.
Les cellules souches embryonnaires – qui supposent la destruction de l’embryon humain – présentent, à côté de l’objection éthique, le risque médical de développer des cancers, et elles n’ont donc pas été utilisées pour soigner des patients, en raison de leur dangerosité, a souligné Mme Smith.
Lors de la conférence de presse, Sharon Porter a indiqué qu’à 38 ans, alors qu’elle était naguère une jeune maman en pleine santé, elle a été affectée de « sclérodermie systémique », une maladie auto-immune dévastatrice, qui affecte la poumons, la peau… Ses mains ont commencé à se contracter et à présenter des ulcérations. La maladie a peu à peu affecté sa mobilité et sa qualité de vie. Ses poumons développèrent une hypertension et une fibrose. Les traitements classiques se contentaient de s’attaquer aux symptômes, ralentissant la progression de la maladie, mais sans traiter sa cause.
La guérison de Sharon Porter
Comme la maladie progressait, Sharon Porter a eu recours au prof. Richard Burt et au département d’immunothérapie du Northwestern Hospital de Chicago (Illinois, Etats Unis). La thérapie a consisté à re-construire la partie déficiente de son système immunitaire, et à traiter la maladie et pas seulement ses symptômes. Elle a reçu un traitement de transplantation « non myélo-ablative » de cellules souches en utilisant ses propres cellules souches.
L’amélioration, témoigne-t-elle, a été soudaine: les complications furent surmontées et il n’y eut plus d’autre détérioration de son état. Sa mobilité s’améliora, sa peau redevint plus élastique et sa tension artérielle revint à des niveaux normaux. Elle arrêta ses médicaments immunosuppresseurs et les stéroïdes, et elle put reprendre à plein temps son travail d’infirmière et une vie de famille sereine. Il ne lui reste aujourd’hui que quelques séquelles de la schlérodermie. Elle est convaincue que son rétablissement remarquable est dû à l’efficacité de la thérapie cellulaire à partir de cellules souches adultes, qui ne traite pas seulement les symptômes mais, pour la première fois, la cause de la maladie elle-même : « sans pour autant supprimer une vie humaine naissante », a souligné M. Thompson.
Guérison de la sclérose en plaques
Mme Smith donne cet autre exemple, celui d’une étudiante, Bethany Pappalardo, affectée de sclérose en plaques depuis l’âge de 18 ans, et qui se sentait sous la menace d’une crise fatale. Un jour, elle a senti que ses jambes ne la portaient plus. Elle a appris à se faire des piqûres mais elle a aussi commencé à perdre ses cheveux. Elle a alors contacté une équipe de thérapie cellulaire qui travaille sur les cellules souches adultes, celle du Dr Richard Burt du Northwestern Memorial Hospital de Chicago. Depuis la transplantation de cellules, il y a 5 ans, elle n’a plus eu d’attaque et son corps « fonctionne normalement » : les cellules souches adultes ont « réparé » son système immunitaire. Elle a ainsi puisé dans les forces même de son corps pour guérir.
Le docteur Richard Burt, qui a soigné ces deux personnes, participera au congrès au Vatican pour faire connaître les progrès de cette thérapie cellulaire pour guérir les maladies auto-immunes.
Mme Smith a aussi évoqué, dans son intervention, la guérison de Stephen Sprague, affecté, à l’âge de 14 ans, d’une leucémie myéloïde chronique. Il en était arrivé à un pronostic vital de 3 à 6 mois. Les médecins s’étaient désintéressés de son cas quand le Dr Andrew Pecora et le Dr Robert Preti eurent l’autorisation de le soumettre à une thérapie cellulaire à partir de cellules de cordon ombilical. Il subit aussi une chimiothérapie. Son système immunitaire se reconstruisit. Aujourd’hui, ces médecins et Stephen Sprague témoignent de ces progrès de la thérapie cellulaire à partir de cellules souches adultes.
Une thérapie réparatrice
Mme Smith souligne les « grands progrès » de cette thérapie ces 10 dernières années et signale que sous peu on sera « capable de reconstruire des tissus endommagés et de réparer des organes comme le cœur ». Les technologies se développent et permettent déjà de traiter des patients entre 6 à 10 jours après une attaque cardiaque pour empêcher la détérioration de la fonction cardiaque qui conduit à une mort prématurée.
En juin dernier, Mme Smith avait évoqué une autre guérison, celle de Bernie van Zyl – décédé en novembre 2009 – et qui s’était complètement rétabli et se sentait « plus jeune qu’auparavant ». Il a écrit deux livres (dont : "How Adult Stem Cells Saved My Life", « Comment les Cellules souches adultes m’ont sauvé la vie » ) et il a laissé un legs pour financer la connaissance de cette thérapie cellulaire adulte.
Un pas important, alors que la thérapie cellulaire embryonnaire – qui implique la destruction d’embryons humains – mais n’a encore pas débouché sur des thérapies, fait observer Mme Smith. Elle parle de « miracles », mais sans le « dilemme éthique » posé par la destruction des embryons humains.
Ce congrès sur les cellules souches adultes devrait rassembler quelque 350 personnes. Il veut faire connaître les avancées médicales mais aussi les implications éthiques, philosophiques et culturelles de la médecine régénératrice, a souligné le cardinal Ravasi.
Anita S. Bourdin
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