A l’occasion de la conférence « Bâtir une Europe de l’asile » qui se tient à Paris les 8 et 9 septembre prochain, Reporters sans frontières a demandé aux 27 ministres européens responsables de l’asile, de mieux protéger les journalistes et défenseurs de la liberté d’expression.
Pour échapper aux représailles de leur gouvernement ou de groupes non étatiques, des dizaines d’entre eux sont contraints de prendre le chemin de l’exil chaque année.
« La situation actuelle est dramatique et la plupart des journalistes réfugiés, provenant principalement d’Erythrée, d’Iran, d’Irak ou du Sri Lanka, connaissent des difficultés pour se mettre à l’abri. La longue attente dans les bureaux du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et le refus quasi systématique des ambassades occidentales de leur accorder des visas obligent une grande majorité d’entre eux à emprunter, au péril de leur vie, des filières d’immigration illégales. C’est pourquoi, il est urgent non seulement de reconnaître le statut de réfugié aux journalistes demandeurs d’asile sur votre territoire, mais également de faciliter les procédures d’entrée protégée et de réinstallation d’urgence », a écrit l’organisation.
« Les gouvernements européens ne peuvent prétendre bâtir une Europe de l’asile tant qu’ils empêcheront les personnes à la recherche de protection d’accéder au territoire européen. Comment justifier que, malgré des preuves tangibles des menaces encourues, certains journalistes vivent, pendant plusieurs années, dans des camps de réfugiés ou cachés dans des villes où leur sécurité n’est pas assurée ? », a ajouté Reporters sans frontières.
Les négociations relatives à la politique d’asile devraient s’achever en octobre prochain avec l’adoption par le Conseil européen du Pacte européen sur l’immigration et l’asile. L’organisation, qui a soutenu plus de 160 réfugiés depuis le début de l’année 2007, estime que près d’une centaine de journalistes sont en attente d’une protection.
RSF 08.09.2008