Benoît XVI a reçu, le 12 mars dernier, les membres de l'Association nationale des communes italiennes (ANCI).
« La multiplicité des sujets, des situations, n'est pas en contradiction avec l'unité de la nation, qui est rappelée par le 150e anniversaire qui est célébré actuellement », a affirmé le pape. « Unité et pluralisme sont, à différents niveaux, y compris celui ecclésiologique, deux valeurs qui s'enrichissent mutuellement, si elles sont tenues dans un équilibre juste et réciproque ».
Selon le pape, « deux principes » permettent « cette coexistence harmonieuse entre unité et pluralisme » : la subsidiarité et la solidarité, « typiques de l'enseignement social de l'Eglise », cette doctrine sociale qui « a comme objet des vérités qui n'appartiennent pas seulement au patrimoine du croyant mais sont rationnellement accessibles à tous ».
Dans son discours, Benoît XVI a également rappelé que l'Eglise ne demandait pas de « privilèges », mais de « pouvoir accomplir librement sa mission, comme le demande un respect effectif de la liberté religieuse ». « En Italie, elle consent à la coopération qui existe entre les communautés civiles et ecclésiales », mais « dans d'autres pays, malheureusement, les minorités chrétiennes sont souvent victimes de discriminations et de persécutions ».
Le pape a salué l'approbation d'une motion, le 3 février, par le Conseil national de l'ANCI, sensibilisant « à de tels phénomènes » les communes adhérentes à l'association et rappelant « le caractère indéniable de la liberté religieuse comme fondement d'une coexistence libre et pacifique entre les peuples ».
Benoît XVI a enfin évoqué le thème de la « citoyenneté », au centre des travaux de l'ANCI.
« Aujourd'hui, la citoyenneté se situe précisément dans le contexte de la globalisation qui se caractérise, entre autres, par de grands flux migratoires », a-t-il expliqué. Face à cette réalité, « il faut savoir conjuguer solidarité et respect des lois afin que la coexistence sociale ne soit pas bouleversée et que l'on tienne compte des principes du droit et de la tradition culturelle et religieuse dont la nation italienne tire ses origines ».
« Cette exigence est ressentie de manière particulière par vous qui, comme administrateurs locaux, êtes les plus proches de la vie quotidienne des gens », a poursuivi le pape. Il vous est demandé d'être « des promoteurs de collaboration, de solidarité et d'humanité ».
« L'histoire nous a laissé l'exemple de maires qui, par leur prestige et leur engagement, ont marqué la vie des communautés : vous avez justement rappelé la figure de Giorgio La Pira, chrétien exemplaire et administrateur public estimé. Puisse cette tradition continuer à porter du fruit pour le bien du pays et de ses citoyens », a-t-il conclu.
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