Le postulateur de la cause de béatification de Jean-Paul II, Mgr Slawomir Oder, a confié aujourd'hui à Radio Vatican que la cause « avance » et devrait bientôt aboutir.
« Ces derniers jours, a-t-il déclaré à la rédaction polonaise, j'ai remis une version quasi-définitive de la relation qui rassemble tous les documents organisés de façon systémtique et organique, concernant le pontife. Il s'agit d'environ deux mille pages, qui ont besoin d'être encore légèrement limées au niveau technique et rédactionnel, mais globalement on peut dire que cette version est complète. Il reviendra donc au ‘relateur', le Père Daniel Ols, dominicain (français), de la congrégation pour les Causes des saints d'examiner l'ensemble du matériel et de donner son avis définitif en vue de sa présentation officielle. Il est pour le moment prématuré de fournir une date précise pour la remise définitive ».
Rappelons que l'on célèbrera mercredi prochain, 2 avril, le troisième anniversaire de la mort de Jean-Paul II (1978-2005), avec une messe solennelle présidée par Benoît XVI place Saint-Pierre.
Pour sa part, le préfet de la congrégation romaine a confié le 25 mars également au micro de Radio Vatican, son souhait que Jean-Paul II soit élevé dès que possible à la gloire des autels. Le dossier est passé, en avril 2007, du diocèse de Rome à la congrégation.
Pour le cardinal Saraiva Martins, il faudra encore « plusieurs mois ou un an ».
Il avait annoncé qu'une fois que la « positio » serait arrivée à la congrégation, elle serait examinée « immédiatement, sans perdre de temps », car ce dicastère « souhaite évidemment que Jean-Paul II soit élevé dès que possible à l'honneur des autels et puisse être appelé bienheureux ».
La cause diocésaine a été ouverte à Rome en la basilique du Latran le 28 juin 2005, soit moins de trois mois après sa mort : le pape avait annoncé, le 13 mai précédent, qu'il accordait une dérogation à la loi canonique indiquant qu'un procès de béatification ne peut être ouvert avant un délai de cinq ans après la mort du baptisé. Tout le matériel recueilli a été scellé solennellement au Latran, le 2 avril 2007, avant d'être confié à la Congrégation pour les causes des saints.
Pour rassembler la documentation du diocèse de Cracovie et entendre les témoins, un procès rogatoire a également eu lieu dans la ville où Karol Wojtyla a exercé son ministère avant d'être pape. Il a été bouclé il y a deux ans, le 1er avril 2006.
On se souvient aussi que le « miracle » nécessaire à la béatification a été reconnu comme dû à l'intercession de Jean-Paul II après sa mort. Il s'agit de la guérison inexplicable, en juin 2005, d'une religieuse française de la Congrégation des petites sœurs des maternités catholiques, sœur Marie Simon-Pierre, auparavant malade de la même maladie que Jean-Paul II, la maladie de Parkinson.
A cette occasion Mgr Oder, avait souligné que différentes guérisons inexplicables étaient attribuées à la prière de Jean-Paul II, mais que la guérison de Sr Marie Simon-Pierre avait été retenue en particulier pour trois raisons : il s'agit de la même maladie que celle dont souffrait le pape Wojtyla, la vocation des petites sœurs de maternités catholiques est en harmonie avec l'enseignement de Jean-Paul II sur l'Evangile de la Vie, et enfin, le « sens critique » français. Il avait salué le sérieux de l'enquête diocésaine menée par Mgr Claude Feidt, archevêque d'Aix-en-Provence (cf. Zenit des 27, 29 et 30 mars 2007).
« Le 2 juin 2005 au soir, précisait un communiqué de l'évêque, une religieuse de l'institut des petites sœurs des maternités catholiques, de la Maternité de l'Etoile, à Puyricard près d'Aix-en-Provence, a été guérie d'une maladie diagnostiquée comme maladie de Parkinson et qui avait atteint un stade avancé ».
« Cette guérison, en lien avec la prière que les sœurs de tout l'institut faisaient monter vers Dieu par l'intercession de Jean-Paul II depuis le décès de celui-ci, survenu exactement deux mois auparavant, s'est produite de manière telle que l'archevêque d'Aix et d'Arles, à la demande du postulateur de la cause de canonisation de Jean-Paul II, a décidé d'ouvrir une enquête approfondie », ajoutait l'archevêque.
« Ce ‘procès informatif', qui a duré un an, a requis la coopération de plusieurs experts. Il vient d'être conclu, à Aix-en-Provence, ce vendredi 23 mars 2007. Les actes de ce procès seront transmis prochainement à la Congrégation romaine pour les Causes des Saints qui jugera si le cas doit être proposé au Pape Benoît XVI, en vue de la reconnaissance d'un miracle dû à l'intercession de son prédécesseur », soulignait également le communiqué.
Pour ce qui est de la réserve observée par le diocèse, Mgr Feidt avait tenu à préciser : « Le sérieux d'une enquête à conduire dans la plus grande sérénité et le respect de la vie privée de la religieuse concernée, qui a pleinement repris ses activités depuis sa guérison, expliquent qu'aucune information à ce sujet n'ait été donnée par l'archevêché d'Aix-en-Provence jusqu'à présent ».
Anita S. Bourdin
ROME, Lundi 31 mars 2008 (ZENIT.org)