Cela entraîne qu’ils participent à la vie économique, culturelle et sociale du pays, mais qu’ils ne peuvent absolument pas s’immiscer dans des rouages de décisions politiques nationales ou internationales. Notre responsabilité d’Église est d’aider ces étrangers de passage à comprendre qu’ils sont en première ligne dans le dialogue de vie avec les musulmans. Dans les entreprises où ils travaillent, dans les universités ou les écoles, ils sont des unités au milieu de toute cette société musulmane. – Ils sont des témoins d’un Amour qui les dépasse ; – Ils sont les témoins de ce Dieu qui porte “un regard aimant” sur les hommes quelque soit leur culture ou leur religion. Leur témoignage de vie est fondamental pour la vie de l’Église. Un ami musulman me disait un jour “votre présence, si minime soit-elle, est très importante pour que nous comprenions qu’il y a différents chemins vers Dieu” Notre responsabilité d’Église est d’aider ces chrétiens à accepter de rentrer, avec leurs amis musulmans, dans une démarche d’accueil de la différence de l’autre, de rencontre, dans un esprit de totale gratuité, de rentrer dans une humble attitude de confiance envers l’autre différent. Cela n’est pas toujours facile à accepter dans un monde de l’efficacité, mais c’est cette attitude qui nous permet de continuer à vivre dans ce pays dans la paix et la sérénité, même si parfois il y a des tensions qui apparaissent. Et les chrétiens constatent avec joie qu’au contact de l’Islam leur foi chrétienne se purifie, s’approfondit. Notre responsabilité d’Église est d’aider ces chrétiens de passage à mieux comprendre que l’on peut vivre sa foi chrétienne avec joie et passion, dans une société totalement musulmane. Cela les aidera à revenir dans leur pays avec un autre regard sur les musulmans qu’ils rencontreront, et à détruire des “a priori” qui risquent de pourrir le monde. Notre responsabilité d’Église est d’aider ces chrétiens à comprendre qu’ils sont “signes” ; et comme nous le rappelait le Pape Jean-Paul II lors d’une visite ad limina “on ne demande pas à un signe de faire nombre, mais de signifier quelque chose”. Notre Église est “signe” par la communion que nous essayons de vivre, malgré la diversité de nos cultures et de nos nationalités. Malgré le très petit nombre des chrétiens qui sont originaires du Moyen-Orient, notre “signe” serait encore plus fort si nous avions dans notre presbyterium, un ou deux prêtres arabes. Une telle présence, loin de tout prosélytisme, serait un grand enrichissement pour l’Église.
Vatican : S. Exc. Mgr Vincent LANDEL, S.C.I. di Béth., Archevêque de Rabat
En partant de l’expérience du Maroc (25 000 catholiques de 90 nationalités ; pour une population de 33 millions de musulmans), les chrétiens sont tous des étrangers, et ne peuvent être citoyens du pays, même s’il y a la “liberté de culte”.