À un an du séisme meurtrier de L'Aquila, les musées du Vatican organisent une exposition jusqu'à fin mai pour sauver des objets liturgiques endommagés lors de la catastrophe intitulée:
«La mémoire et l'espérance».
À côté de chefs-d'œuvre déjà «adoptés», comme la délicate Madone en terre cuite peinte de la basilique Sainte-Marie de Collemaggio, le parcours présente environ 150 objets d'«art mineur» (calices, reliquaires, ostensoirs…) pour la restauration desquels les visiteurs peuvent apporter leur obole.
«Après les grandes catastrophes, on restaure les monuments, on trouve de l'argent et des sponsors, de l'attention pour récupérer les peintures et sculptures célèbres», a expliqué à la presse le professeur Antonio Paolucci, directeur des musées du Vatican.
Mais les «objets dits» art mineur, «ceux que chaque église conserve dans sa sacristie, les étoffes, les bois sculptés et dorés, les objets en argent, les vases sacrés, s'ils sont endommagés sont généralement oubliés. C'est donc un pan d'histoire qui meurt», a-t-il déploré.
Parmi les œuvres majeures figurent de superbes croix de procession en argent délicatement ouvragées ou la bure portée par le frère franciscain saint Bernardin de Sienne.
La Madone, en adoration devant son enfant qui repose sur ses genoux, peut exceptionnellement être admirée de près car, dans la basilique, elle est habituellement placée à 9 mètres de hauteur, et c'est la première fois que cette statue datant du début du XVIe siècle quitte L'Aquila.
L'exposition présente aussi un reliquaire en argent du XVe siècle qui a, lui, été retrouvé en quelque sorte grâce au séisme du 6 avril 2009 (308 morts). Il y a 50 ans, il avait été dissimulé par l'abbé qui l'avait sous sa garde, et le plan de la cachette a été découvert après la catastrophe.