des 14 jeunes catholiques jugés par le Tribunal populaire de la province du Nghê An le procès a eu lieu les 8 et 9 janvier.
Trois des 14 inculpés ont été condamnés avec une extrême sévérité. Il s’agit de Paulus Lê Son, Hô Duc Hoa et Dang Xuân Diêu, chacun d’entre eux ayant écopé de 13 ans de prison ferme et de cinq ans de résidence surveillée. Les autres ont été condamnés à des peines allant de trois à huit ans de prison ferme. Un seul a bénéficié du sursis.
Ces sentences ont déjà eu des effets désastreux. Elles ont choqué, en premier lieu, l’opinion publique à l’intérieur du Vietnam. Le mécontentement et les réactions critiques se sont affichés ouvertement sur de nombreux sites Internet indépendants et même sur des bulletins paroissiaux.
Dans le monde, ce procès a provoqué une réprobation générale. Celle-ci s’est manifestée à travers les communiqués gouvernementaux et de diverses associations humanitaires. L’ambassade des Etats-Unis au Vietnam, le ministère français des Affaires étrangères françaises, les associations Human Rights Watch, Amnesty International, Reporters sans frontières et quelques autres ont, tour à tour, appelé le gouvernement à libérer sans condition les 14 jeunes inculpés.
Alors que les dirigeants vietnamiens affrontent une période difficile en de nombreux domaines, ceux-ci n’ont pourtant pas hésité à heurter ainsi de front l’opinion publique de leur pays et celle de l’étranger. La plupart des observateurs en ont conclu que la dissuasion était l’objectif principal poursuivi par les autorités ayant « organisé » ce jugement pour détourner la jeunesse chrétienne militante de son projet de transformation de la société actuelle. On peut se demander cependant si, véritablement, ces condamnations auront les effets dissuasifs escomptés auprès des jeunes, plus particulièrement visés par ce procès.
Les réactions recueillies à ce sujet par Radio Free Asia (émissions en vietnamien du 10 janvier 2013) sont éclairantes. Un jeune catholique de Saigon, interrogé sur ce procès, estime que les sentences prononcées doivent être considérées comme des punitions infligées aux jeunes catholiques pour leur fermeté. « Beaucoup pensent que les autorités ont prononcé de très lourdes condamnations ; mais je pense autrement. C’est précisément à cause de la fermeté de leur foi chrétienne que les peines ont été si lourdes. D’habitude, pour alléger leur peine, les inculpés reconnaissent leur faute et demandent l’indulgence. Les jeunes catholiques sont restés fermes dans leur conviction et, avec persévérance, ont proclamé leur innocence. Ils ont été conduits par le désir de justice et de paix. Ils sont allés au-delà de leur peur au point de ne pas craindre l’internement… C’est à cause de cela que les autorités les ont condamnés si lourdement. »
La plupart des réponses de jeunes catholiques recueillies par Radio Free Asia donnent à penser que ceux-ci, loin d’être dissuadés par les sentences du procès, regardent les accusés comme des modèles à imiter. « Je n’éprouve aucun souci et je ne crains rien lorsque je vis en accord avec ma foi chrétienne, a répondu l’un d’entre eux. Je considère que les jeunes condamnés ont été héroïques. En effet, ils ont déclaré qu’ils acceptaient tout ce que leur infligeait le gouvernement pour vivre conformément à la foi qu’ils ont choisie. » Toujours selon EDA.