Dans les provinces du Nord-Ouest, de nombreuses communautés catholiques récemment créées peinent à être reconnues officiellement, rapporte « Eglises d'Asie » (EDA), l'agence des Missions étrangères de Paris.
Malgré certains progrès accomplis récemment, l'exercice de la liberté religieuse reste encore extrêmement contrôlé dans certaines provinces du Nord-Ouest, situées aux confins de la Chine et du Laos. Des milliers de catholiques se réunissent pour prier par petits groupes dans des maisons particulières sans que leurs activités aient reçu une autorisation des autorités locales. Des confidences recueillies par l'agence Ucanews en témoignent (1) et montrent les difficultés rencontrées par les nouvelles communautés religieuses lorsqu'elles veulent être reconnues officiellement.
Il y a trois mois, après avoir lui-même participé à une réunion de prière à 80 km de chez lui, le catholique Joseph Nguyên Van Tien, vivant dans la province de Dien Biên (district de Muong An), a commencé à inviter ses voisins catholiques à venir prier dans sa maison. Ils sont aujourd'hui environ 80 à participer à ces assemblées dominicales domestiques. Les officiers de la Sécurité n'ont pas tardé à venir les voir pour les informer qu'ils n'avaient pas le droit d'organiser ce type de rassemblement. Conscient de son bon droit, Joseph Tien n'en éprouve aucune crainte : « Nous nous rassemblons pour prier pour notre progrès moral, pour nos parents à l'occasion de l'anniversaire de leur décès. Nous ne troublons pas l'ordre public ! »
L'évêque auxiliaire nouvellement ordonné de Hung Hoa, diocèse qui couvre l'ensemble de la région montagneuse du Nord-Ouest, a envoyé une requête à l'administration locale, au mois d'août dernier, pour que les catholiques aient l'autorisation de se rassembler pour la prière un jour par semaine. Selon le P. Nguyên Thanh Binh, curé de Sa Pa, dans la province de Lai Chau, c'est en 2007 que les activités pastorales, interdites jusqu'alors, ont repris dans les provinces de Dien Biên et de Lai Chau. A cette époque sont nées ici et là des petites communautés de 50 à 70 personnes, se rassemblant dans les maisons privées pour la prière. Selon le curé de Sa Pa, les catholiques sont aujourd'hui plus de 4 000. Des séminaristes et des catéchistes leur ont été envoyés, pour mettre à jour leur niveau d'instruction religieuse. Tous désirent que leurs communautés soient reconnues par les autorités locales et que l'autorisation de construire des églises leur soit accordée.
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