Les huit fidèles de la paroisse de Thai Ha, dans le diocèse de Hanoi, au Vietnam, ont fait appel du jugement du 8 décembre, indique « Eglises d'Asie » (EDA), l'agence des Missions étrangères de Paris.
Les huit fidèles de la paroisse catholique de Thai Ha condamnés, le 8 décembre dernier, à des peines allant du simple avertissement à 17 mois de prison avec sursis (1), ont fait appel de ce jugement. Le 17 décembre, accompagnés de leur avocat, Me Lê Trân Luât, ils ont déposé, tous ensemble, leur déclaration d'appel au greffe du tribunal de deuxième instance. Le motif déclaré de leur recours indique que leurs activités n'ont jamais enfreint la loi et que la peine prononcée contre eux est injuste.Le 8 décembre, le Tribunal populaire de l'arrondissement de Dong Da, à Hanoi, avait condamné l'un des accusés à 17 mois de prison avec sursis. Deux autres avaient écopé de 13 mois de prison avec sursis et un quatrième de 12 mois de prison avec sursis. Trois autres s'étaient vus condamnés à des peines de 15 et 12 mois de rééducation sans internement. Le tribunal avait adressé un avertissement au plus jeune des accusés. Tous, sauf ce dernier, avaient été condamnés sous un double chef d'accusation : « destruction de biens » et « trouble à l'ordre public ».Devant des journalistes de Radio Free Asia (2), ceux qui sont désormais appelés au Vietnam « les victimes de la justice et de la vérité » ont tous affirmé qu'ils ont été poussés à accomplir cette démarche par la conviction intime de leur innocence. « Nous nous sommes contentés de prier pour la justice et la vérité, a dit l'un d'entre eux. Nous ne sommes venus sur le terrain accaparé par le gouvernement, ni pour nous battre, ni pour injurier… » D'autres ont souligné que les assemblées de prière avaient pour principal objectif le culte du Seigneur et de la Vierge Marie. Certains ont fait remarquer que la destruction d'un petit pan de mur de clôture d'une propriété appartenant à la paroisse était un acte sans gravité en comparaison des travaux de terrassement qui ont transformé les lieux en jardin public. Les huit fidèles ont déclaré qu'ils désiraient que l'innocence qu'ils revendiquent soit reconnue publiquement.Les requérants ont également déclaré que, durant la période qui a suivi le procès, ils avaient reçu un certain nombre de conseils émanant de la police, de la Sécurité publique et même de certains membres du tribunal, leur suggérant de ne pas faire appel du jugement. Ils risquaient, leur a-t-on dit, de se voir condamnés à une peine plus grave. Apparemment, cela n'a pas intimidé les huit fidèles qui ont quand même déposé leur demande de recours. Selon leur avocat, le code pénal vietnamien prévoit qu'une procédure en appel ne peut aggraver la sentence portée par le tribunal de première instance.Lors de son interview, l'avocat a lancé un appel à l'opinion publique et à la presse internationale dont le soutien est indispensable pour que le procès se déroule dans des conditions qui permettront la reconnaissance de l'innocence de ses clients.(1) Voir EDA 497.(2) Radio Free Asia, émission en vietnamien du 22 décembre 2008.
ROME, Mercredi 24 décembre 2008 (ZENIT.org)