A Hanoi, sous l'œil indifférent de la police, de jeunes communistes accompagnés de voyous mènent une opération de provocation contre la paroisse de Thai Ha. « Eglises d'Asie » (EDA), l'agence des Missions étrangères de Paris, fait le point sur la situation.
Dans la soirée et la nuit du 21 septembre, une opération de provocation, accompagnée de menaces de mort, de coups ayant entraîné des blessures, de destructions matérielles, a été conduite contre les religieux rédemptoristes, les catholiques et les lieux de culte de la paroisse de Thai Ha. L'agression a débuté à partir de 18 heures et s'est terminée aux alentours de 2 heures du matin par le blocus de tout le quartier. Elle a été essentiellement le fait d'un groupe de 500 jeunes, les uns en uniforme bleu des membres des Jeunesses communistes (1), les autres ayant toutes les apparences de voyous. Les forces de police, très nombreuses, ont laissé faire.
En ce dimanche 21 septembre, les catholiques étaient venus si nombreux à la paroisse de Thai Ha qu'à chacune des six messes célébrées ce jour-là, une partie des fidèles a dû rester sur le parvis de l'église. Comme à l'accoutumée, l'assistance s'était ensuite rendue en procession sur le lieu de culte marial installé sur le terrain de la paroisse accaparé par l'Etat, pour y prier et se recueillir. Une centaine d'agents de la gendarmerie mobile était sur les lieux. Dans l'après-midi, un groupe de 200 membres des Jeunesses communistes en uniforme, chantant des chants communistes, a fait son apparition sur les lieux. A 18 heures, ils se tenaient en file le long du chemin jouxtant le sanctuaire. A côté d'eux, se tenaient d'autres jeunes buvant de l'alcool et manifestement ivres. Ils injuriaient les fidèles obligés de passer par cette route. Certains ont craché au visage des catholiques et les ont frappés. Les prêtres empruntant cette même route ont subi le même traitement. Aux alentours de 23 heures, les agresseurs sont allés renverser les tentes occupées par les gardiennes du sanctuaire. Une femme a été sérieusement blessée et transportée à l'église pour y être soignée. Les jeunes s'en sont pris alors à tous les passants. Peu à peu, la tension est montée.
A 23 h 30, les agresseurs, à savoir les jeunes en uniforme et les voyous, sont au nombre de 500. Les prêtres rédemptoristes conseillent à la foule se disperser, mais il reste des fidèles dans l'église et dans le lieu de culte marial. Le système téléphonique est entièrement paralysé. Les agresseurs sont rassemblés devant l'église menaçant de défoncer les portes. Ils jettent des pierres à l'intérieur. Le couvent des rédemptoristes est encerclé. La police se tient à l'écart sans rien faire. Les perturbateurs hurlent devant la porte du couvent : « A mort, à mort, à mort l'archevêque Kiêt ! ». « A mort le prêtre Phung ! » (supérieur de la communauté rédemptoristes de Thai Ha). Mais les portes sont fermées et les religieux ne se montrent pas.
Les observateurs l'ont constaté, des témoins l'ont souligné : les gendarmes mobiles, très nombreux, encerclant les lieux, ont regardé la scène d'un œil indifférent, pour ne pas dire bienveillant. Selon le communiqué du secrétariat provincial des rédemptoristes, à 2 heures du matin le calme était revenu. Mais toutes les routes menant à l'église et au couvent des religieux étaient bloquées. Des gendarmes postés à tous les carrefours interdisaient le passage aux fidèles voulant se rendre sur les lieux.
Depuis le début des manifestations de prière au mois de janvier de cette année dans la paroisse des rédemptoristes, plusieurs provocations ont déjà eu lieu. Le 31 août, des gaz lacrymogènes avaient été utilisés à un certain endroit du sanctuaire. Le recours aux voyous est une méthode de répression classique des autorités communistes. Ces dernières années, elle a été employée à plusieurs reprises contre des militants démocratiques.(1) C'est ainsi que les désigne un communiqué du secrétariat provincial des rédemptoristes paru dans la matinée du 22 septembre. D'autres dépêches de VietCatholic News les appellent « les jeunes étudiants volontaires ».
ROME, Lundi 21 septembre 2008 (ZENIT.org)