« Eglises d'Asie » (EDA), l'agence des Missions étrangères de Paris revient aujorud'hui, dans la dépêche ci-dessous sur l'accord sur la nomination d'un « représentant non résident » du Saint-Siège pour le Vietnam.
L'accord sur la nomination par le pape d'un « représentant non résident » du Saint-Siège pour le Vietnam est certainement l'élément essentiel du communiqué commun (1) publié à l'issue de la deuxième réunion du groupe mixte de travail Vietnam-Vatican, qui s'est déroulée à Rome le 23 et 24 juin dernier. On peut même dire qu'il s'agit là du plus important résultat obtenu depuis le début des rencontres officielles et officieuses entre les délégations du Saint-Siège et du Vietnam, au début des années 1990. Le P. Frederico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a dit de cet accord qu'il était « une étape à la signification importante au sein du processus d'élaboration des relations diplomatiques ». Le porte-parole du Saint-Siège a aussi précisé que ce nouveau représentant ne serait ni un nonce, ni un délégué apostolique résidant au Vietnam. Il sera officiellement nommé par le Souverain pontife et représentera celui-ci dans les rapports entre les deux Etats. Il faut noter encore que, selon le communiqué commun, le nouveau représentant assumera deux tâches parallèles : approfondir les relations entre les deux Etats et développer les liens entre le Saint-Siège et l'Eglise catholique au Vietnam. Le communiqué ajoute aussi qu'il ne s'agit là que d'une première étape dans l'amélioration des relations entre le Vietnam et le Saint-Siège.
Les autres thèmes de discussion dont fait état le communiqué commun avaient déjà été abordés lors de la première réunion du groupe comme d'ailleurs au cours des nombreuses rencontres qui l'avaient précédée. La partie vietnamienne a voulu souligner son accord avec les orientations que, selon elle, Benoît XVI aurait suggérées à la hiérarchie vietnamienne comment à l'ensemble de l'Eglise catholique du Vietnam, lors d'une allocution durant la dernière visite ad limina des évêques et dans une lettre adressée à l'Eglise du Vietnam pour l'inauguration de l'Année sainte. La presse officielle vietnamienne avait déjà fait état de ces deux documents pour réprimander certains prêtres ayant participé à des manifestations lors des derniers conflits avec les autorités, comme celui de Dông Chiêm. Le chef de l'Etat vietnamien, lors de sa visite au Souverain pontife du mois de décembre dernier, lui avait aussi parlé de son accord avec ces consignes données à l'Eglise du Vietnam. Le pape avait préconisé une politique de dialogue avec les autorités.
Cependant, derrière les jugements volontairement modérés émis dans le communiqué par les représentants du Saint-Siège sur la politique religieuse du Vietnam, on peut déceler certaines réserves. C'est ainsi que la délégation du Saint-Siège se contente de « prendre note » de la déclaration de leurs interlocuteurs sur la liberté religieuse et leur demande de créer certaines conditions favorables aux activités sociales et caritatives de l'Eglise.
On peut aussi voir dans les petites différences d'expression que comporte la traduction officielle vietnamienne par rapport au texte original en anglais la marque d'une certaine réticence de la partie vietnamienne en regard des positions vaticanes. Ainsi, lorsque le texte original rapporte que le Saint-Siège « a demandé au Vietnam de créer de nouvelles conditions », le texte vietnamien traduit : « le Saint-Siège a proposé au Vietnam (…) ». Le texte original demande aussi que l'Eglise catholique puisse participer au développement du pays en matière « spirituelle », ce qui est traduit par le texte vietnamien « dans le domaine de la religion et de la croyance ». Enfin, dans le passage où la délégation du Saint-Siège rappelle que l'Eglise enseigne aux fidèles à être de bons citoyens et à travailler pour le bien commun de la population, le texte vietnamien remplace le mot « population » par « nation », mot-clé du vocabulaire politique actuel.
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