L'Eglise de France se mobilise pour accueillir le pape Benoît XVI à Paris et à Lourdes du 12 au 15 septembre, à l'occasion du 150e anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous à la grotte de Massabielle. Le programme des deux étapes a été présenté à Paris mercredi 18 juin par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la conférence des évêques de France, à la Maison de la Conférence des évêques de France (CEF).
Ce sera le premier voyage du pape en France depuis son élection au Siège de Pierre en 2005, et son 9e voyage apostolique hors d'Italie.
Toutes les informations sont disponibles sur le portail Internet de la visite apostolique de Benoît XVI en France : www.pape-france.org .
« Parfait francophone », « accoutumé aux subtilités de notre langue », Joseph Ratzinger est lié à la France par des liens particuliers, a rappelé le cardinal Vingt-Trois qui a souligné « l'attachement » du Saint-Père à « ce qui se passe en France ». Le cardinal Ratzinger a donné des communications appréciées à l'Académie des Sciences morales et politiques, dont il était associé étranger, il a donné des conférences importantes à Lyon et à Notre Dame de Paris, par exemple, à la Sorbonne aussi, et, plus récemment, il a représenté Jean-Paul II lors des célébrations de Caen pour l'anniversaire du débarquement en Normandie. Tout cela, disait l'archevêque, « nourrit son regard », sa « sympathie », et même « son affection » pour la France.
L'archevêque de Paris a confié que, depuis l'annonce de la visite du pape, de nombreux fidèles, « intéressés et motivés », demandent comment participer. C'est un événement qui « touche beaucoup de monde ».Un rendez-vous pour les jeunes de France
Les organisateurs attendent quelque 200.000 personnes pour la messe à Paris, aux Invalides (l'accès est libre) 10 h, le samedi 13 septembre : on viendra de Paris, d'Ile-de-France et de plus loin encore. Ils pourraient même être 300.000 à Lourdes, pour la messe de la Croix Glorieuse le dimanche 14 septembre sur la « Prairie » de Lourdes, spécialement à l'attention des jeunes.
Le cardinal Vingt-Trois a fait observer que l'Eglise catholique en France est certainement l'une des organisations qui regroupe le plus de jeunes, de façon régulière, répétitive, ce qui implique une « responsabilité » à leur égard, et représente une « force ». Car, soulignait-il, en dépit de ce que l'on entend dire, les églises de France ne sont pas « vides ».
Des représentants des autres confessions chrétiennes donneront par leur présence une dimension œcuménique à la célébration des vêpres à Notre-Dame avec les évêques, les prêtres, les diacres, les séminaristes, les consacrés. Benoît XVI n'a-t-il pas indiqué, dès les premières heures de son pontificat, la recherche de l'unité des chrétiens comme une priorité ?
Les jeunes seront présents dès l'étape parisienne, autour de la cathédrale Notre-Dame, sur le parvis et sur les quais de la Seine, dès le vendredi 12 septembre. A l'issue des vêpres, le pape leur adressera quelques mots depuis le parvis de la cathédrale: il ouvrira ainsi la veillée de prière qui se prolongera à Notre-Dame et dans différentes églises de la capitale.
Au terme de la veillée, à minuit, les jeunes formeront un « Chemin de lumière » jusqu'à l'esplanade des Invalides, en portant en procession une statue de la Vierge Marie.Aux Bernardins, foi et culture
Dans l'après-midi, lors de la rencontre au prestigieux Collège des Bernardins, les personnalités du monde de la Culture – aux niveaux national et international, le directeur de l'UNESCO est invité, et les Académiciens de l'Institut de France, dont le cardinal Ratzinger était un associé étranger – seront aussi pour nombre d'entre elles des représentants de la foi, et le pape, par son expérience et son ministère, représente lui aussi la culture et pas seulement la foi, a fait observer le cardinal Vingt-Trois. Des représentants de l'Islam salueront le pape au terme de la rencontre.
Les représentants de la communauté juive auront rencontré le Saint-Père à la nonciature, un peu plus tôt, par respect pour le début du sabbat en ce vendredi soir.
Mais la première visite de Benoît XVI à son arrivée à Paris aura été, en milieu de journée, pour le Président de la République, Nicolas Sarkozy, et les autorités de l'Etat qui l'accueilleront, au palais de l'Elysée.Communion des évêques
Dès le samedi 13 septembre, Benoît XVI sera accueilli à Lourdes et empruntera les étapes du Chemin du Jubilé proposé à tous les pèlerins. Il en accomplira les trois premières : l'église du Sacré-Coeur, où sont conservés les fonts baptismaux où Bernadette Soubirous a été baptisée, en souvenir du baptême, puis au « cachot », cette ancienne prison, que les Soubirous, ruinés, habitaient au moment des apparitions, et la grotte de Massabielle, où la Vierge Marie s'est manifestée à Bernadette entre le 11 février et le 16 juillet 1858.
Vers 20 h 30, Benoît XVI rejoindra la traditionnelle procession aux flambeaux et s'adressera aux pèlerins depuis la terrasse surplombant la basilique du Rosaire.
Le lendemain, rendez-vous, donc sur la prairie pour la messe. Dans l'après-midi, le pape participera à la procession eucharistique. Il rencontrera ensuite les évêques de France, dans l'hémicycle de l'église Sainte-Bernadette.
Le cardinal Vingt-Trois a souligné que ce sera une « occasion importante » d'entendre Benoît XVI et de parler avec lui, de « manifester ensemble notre communion dans la foi et de recevoir un message réconfortant et encourageant ». Evoquant ses souvenirs de visites ad limina à Rome, au temps où le cardinal Ratzinger était préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi, l'archevêque de Paris a mentionné la capacité du théologien à développer à « bâtons rompus » un sujet pendant quelque 20 ou 30 minutes, dans une sorte de méditation articulée et « en français », et de dialoguer ensuite avec les évêques.Le pape donne l'onction des malades
Pèlerin, le pape participera à la fin de la procession eucharistique et priera avec les pèlerins avant de leur adresser quelques mots et de donner la bénédiction. Et il achèvera le lendemain le Chemin du Jubilé avec la quatrième étape, « eucharistique » : une visite à l'oratoire de l'hôpital, où sainte Bernadette fit sa première communion.
Benoît XVI présidera ensuite la messe à la basilique du Rosaire, en la fête de Notre-Dame des Douleurs, à l'intention des malades, des hospitaliers, du monde médical, et il confèrera le sacrement de l'onction des malades.
Lourdes accueille quelque 80 000 malades par an. Ce geste du pape mettra en valeur le sacrement des malades.
Benoît XVI devrait s'envoler de Lourdes pour Rome de l'aéroport de Tarbes-Lourdes vers 12 h 30, après un pèlerinage intense sous le signe du message de Lourdes : le pape n'a-t-il pas invité les fidèles à se mettre à l'école de Marie ? Anita S. Bourdin- ROME, Jeudi 19 juin 2008 (ZENIT.org)