« Malheureusement, les difficultés actuelles, les guerres et les violences en cours chassent les gens de leurs pays. Il existe des moments, très fréquents de nos jours, où il devient nécessaire de quitter sa patrie. Il s'agit là aussi d'un droit fondamental reconnu par la Déclaration internationale des Droits de l'Homme. Toutefois, si le droit à émigrer est reconnu par les instruments civils, il n'en est pas de même du droit d'entrer dans un autre pays où les migrants s'attendent à trouver une vie meilleure pour eux-mêmes et pour leurs familles. La seule exception concerne ceux qui fuient les persécutions » : le président du conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des personnes en déplacement, l'archevêque Antonio Maria Vegliò, a adressé ces paroles aux aumôniers des migrants et aux communautés immigrées vivant et oeuvrant en Australie au cours de sa visite pastorale qui se déroule du 2 au 14 mai.
Selon le communiqué du conseil pontifical, Mgr Vegliò s'est rendu en Australie en compagnie du sous-secrétaire du dicastère, le Père Gabriele Bentoglio, afin d'accomplir une visite pastorale coordonnée par le Bureau catholique australien pour les Migrants et les Réfugiés (ACMRO) afin d'encourager l'Eglise catholique dans son action pastorale en faveur des migrants et des réfugiés. L'Australie a une population de quelques 21 millions d'habitants dont 5 millions de travailleurs immigrés, 22.500 réfugiés et 2.350 demandeurs d'asile.
Dans son discours, l'archevêque s'est attardé sur l'importance d'aider de différentes manières les potentiels migrants à affronter les problèmes dans leurs pays de manière à ce qu'ils soient pas obligés de le quitter. Même si cela demande un engagement durable dans le cadre d'un processus de longue haleine, Mgr Vegliò a affirmé que « cela en vaut la peine ».
Le président du conseil pontifical pour la pastorale des Migrants a par ailleurs réaffirmé que l'Eglise considère l'accueil et la solidarité envers les migrants comme « une obligation des nations les plus prospères, conformément à la destination universelle des biens », sans négliger le fait que « l'Eglise ne s'attend pas à ce que les migrants soient accueillis seulement de la part des institutions mais d'abord et avant tout par ses membres ».
Des lois plus sévères en matière d'immigration et des politiques migratoires restrictives n'ont pas découragé les migrations internationales qui, de facto, continuent à augmenter. « De telles mesures ont en revanche contribué à augmenter l'immigration irrégulière – a mis en évidence Mgr Vegliò. Lorsqu'il est difficile de traverser une frontière de manière légale et qu'il existe un besoin impérieux de le faire, les gens n'hésitent pas à tenter l'émigration non autorisée, même si pour ce faire ils s'exposent à des risques considérables y compris celui de s'adresser à des trafiquants de personnes ».
Les migrants en situation irrégulière sont les plus vulnérables, personne ne garantissant leurs droits fondamentaux et du travail. Il est donc facile de les exploiter et d'en abuser. « Sauvegarder les droits des migrants irréguliers constituerait un important pas en avant afin de bloquer les abus et l'exploitation des migrants… qui, même en ces conditions, conservent la dignité et les droits enracinés dans leur humanité » a réaffirmé l'Archevêque.
L'immigration conduit l'Eglise dans les pays où les chrétiens constituent la majorité à faire une nouvelle expérience : les personnes qui ne savent rien du Christ ou qui n'en ont pas une juste compréhension constituent en effet « une nouvelle possibilité de diffuser la Parole de Dieu ».
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