Reporters sans frontières demande la libération de Rutendo Mawere, journaliste du quotidien privé The Standard, arrêtée par la police de Gweru (Province des Midlands, à 280 km de Harare), le 21 août 2008, et détenue depuis sans avoir été inculpée.
“Pendant que les négociations visant à trouver une issue à la crise politique continuent, le quotidien des journalistes zimbabwéens est toujours fait de brutalités policières, d’arrestations arbitraires et d’intimidation permanente. Vouloir cacher la misère de la population en arrêtant les témoins est indigne. Des ordres doivent être donnés pour que Rutendu Mawere soit libérée au plus vite”, a déclaré l’organisation.
Rutendo Mawere a été arrêtée le 21 août par la police de Gweru, alors que des agents brutalisaient des habitants de la ville faisant la queue devant une boutique pour se fournir des produits de première nécessité. Elle a été conduite au commissariat de la ville, où elle est détenue depuis. Dûment accréditée par la Commission de l’information et des médias (MIC), elle n’a pas été formellement inculpée.
Son arrestation survient deux semaines après que le photographe indépendant Tsvangirai Mukwazhi a été contraint de fuir le Zimbabwe, en compagnie de sa famille, après avoir été agressé par la police de Harare. Le 29 juillet, les forces de l’ordre ont fait irruption à son domicile et l’ont brutalisé, en l’accusant de posséder un véhicule qui n’est pas correctement immatriculé. La police est toujours en possession de son automobile. Tsvangirai Mukwazhi et sa famille ont trouvé refuge à l’étranger.
RSF 22.08.2008