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Au Liban, le rôle essentiel des universités catholiques

Au Liban, le rôle essentiel des universités catholiques

Majoritairement présents dans l’université publique et les institutions privées anglophones, les étudiants musulmans choisissent aussi les cinq universités catholiques du pays

«Entre chrétiens et musulmans, les choses se passent au mieux », assure Michel, étudiant en sciences économiques sur le campus historique de l’Université Saint-Joseph (USJ), rue Huvelin, au cœur du quartier chrétien de la capitale libanaise.

« Mais attention, avec les élections estudiantines début novembre, ça pourrait se gâter ! » À Beyrouth, la réputation de ce campus n’est plus à faire : à la moindre élection, à la moindre tension politico-sécuritaire dans le pays, l’armée libanaise se déploie devant le grand portail d’entrée pour prévenir tout débordement.

« Je ne veux plus de leaders politiques dans mon campus : il y a deux ans, le conseil de discipline a dû renvoyer certains étudiants violents », prévient d’ailleurs son recteur, René Chamussy. « L’an dernier pour les élections estudiantines, nous sommes passés au scrutin proportionnel afin que toutes les tendances politiques soient représentées. Mais il est évident que si la tension est trop forte dans le pays, nous les annulerons. »

"L’instrumentalisation de la religion est très rapide"

L’USJ compte dans ses rangs chrétiens et musulmans, ces derniers représentant 34 % de son effectif. Certes, l’Institut d’études islamo-chrétiennes – fondé en 1977 pour favoriser la connaissance de l’islam et du christianisme sur un plan académique – promeut en son sein le dialogue intercommunautaire, mais, comme le reconnaît le recteur, il ne constitue qu’une « petite passerelle » : « Nous vivons dans un pays où l’instrumentalisation de la religion est très rapide. »

Derrière les idéaux du dialogue islamo-chrétien prôné par la société civile libanaise dans son ensemble, il y a donc la réalité plus nuancée des cinq universités catholiques, qui accueillent environ 21 000 des 140 000 étudiants libanais.

Les deux plus importantes en termes d’effectifs – l’USJ à Beyrouth et l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek) – illustrent deux approches d’une société tiraillée entre besoin de vivre en paix et tensions politiques et confessionnelles.

Située à 15 km au nord de la capitale, l’Usek compte seulement 10 % d’étudiants musulmans. Contrairement à l’USJ, elle se veut « non politisée » et a choisi il y a plus de dix ans d’empêcher la formation de cellules politiques sur son campus.

"Tensions entre sunnites et chiites, ou entre chrétiens et musulmans"

« C’est la politique de l’autruche, estime toutefois Nada, étudiante en gestion. Tout le monde parle politique dans et en dehors du campus. Nous, chrétiens, sommes partagés entre les Forces libanaises de Samir Geagea et le Courant patriotique libre de Michel Aoun. Et comme à l’USJ, certains étudiants en viennent aux mains. »

Au rectorat de l’Usek, la priorité est de montrer que la coexistence peut se vivre au quotidien, le Liban devant jouer un rôle de locomotive dans ce domaine. « Un master en coopération universitaire pour la paix a d’ailleurs été créé en 2008, en partenariat avec l’Université libanaise (publique) et l’Université de la Sapienza à Rome », explique Nicole Chalhoub, assistante du recteur de l’Usek aux affaires académiques.

À l’USJ, le son de cloche est bien différent. « Jusqu’en 2005, tout le monde était plus ou moins antisyrien. Depuis 2005 et l’assassinat de Rafic Hariri, nous sommes passés à une opposition politique classique, “mouvement du 14 mars” (1) contre “mouvement du 8 mars” (2), et cette opposition recouvre souvent des tensions confessionnelles, déplore le recteur, René Chamussy. Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt : nous constatons des tensions entre sunnites et chiites, ou entre chrétiens et musulmans. »

"Les universités catholiques ont un rôle stabilisateur"

Récemment, le recteur de l’USJ a dû trancher dans le vif : « Un étudiant musulman nous a demandé de créer une mosquée pour pouvoir prier. Nous avons refusé car ce n’est pas notre engagement. Une autre fois, nous avions prévu une conférence sur la commémoration chiite de l’Achoura (3) : les étudiants pro-Hezbollah ont fêté ça comme une victoire. J’ai dû l’annuler car on ne sait jamais comment peuvent évoluer les débats. » Autant de tensions qui le « peinent beaucoup ».

Malgré tout, les universités catholiques se veulent confiantes dans leur avenir. « À l’image des chrétiens du pays, elles ont un rôle stabilisateur car elles accueillent tout le monde », rappelle Georges Yahchouchi, l’assistant du recteur de l’Usek.

« Nous continuerons donc d’investir dans des structures universitaires et de recherche », poursuit-il. Toutes s’appuient en effet sur leur bonne réputation, au Liban comme dans le reste du monde arabe, pour séduire les futurs bacheliers et attirer les étudiants des pays voisins… tous musulmans. Pour elles, une chose est sûre : l’avenir est à l’international.

David HURY, à Beyrouth (Liban)
la-croix.com

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).