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Un cardinal, une vocation simple et riche

Un cardinal, une vocation simple et riche

Le cardinal Vegliò évoque sa vocation, son expérience pastorale, et la Nouvelle évangélisation, dans cet entretien réalisé avant le consistoire du 18 février.

Le nouveau cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour les migrants, a confié ses réflexions à Zenit  avant le consistoire.

Eminence, vous exercez une fonction très importante au sein de la curie romaine. En quoi la remise de cette barrette cardinalice change-t-elle votre mission?

Card. Vegliò – Quand, le 6 janvier, le pape a annoncé le prochain consistoire, il a dit clairement que « les cardinaux  ont la charge d’aider le Successeur de Pierre dans l’exercice de son ministère de confirmer les frères dans la foi et d’être principe et fondement de l’unité et de la communion de l’Eglise ». Et ceci comporte une dévotion bien plus grande qui ajoute une connotation différente à ce que je faisais jusqu’ici.

Dans ce geste du pape je lis également un signe de reconnaissance pour la mission de ce Conseil pontifical, et voit sa sollicitude envers les hommes et les femmes impliqués dans la mobilité humaine, qui influe énormément sur la vie du monde moderne et sur la vie de l’Eglise. Par conséquent, dans ce domaine pastoral où le pape m’a demandé d’être son collaborateur, je me dois d’être chaque jour plus fidèle et plus généreux.

Vous vivez cette nomination plus comme un honneur ou comme une charge?

Dans l’Eglise nous vivons la dynamique évangélique de la disponibilité. L’homélie du pape au consistoire de 2010 était très claire. Pour Dieu, le critère de grandeur réside dans le service. Qui veut être chrétien doit vivre comme le Christ, doit épouser son mode de vie, et le Christ « n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir ». Et,  ci cela vaut pour tous les chrétiens,  ça l’est encore plus pour celui qui a la charge de guider le peuple de Dieu. D’où l’affirmation du pape : «  ce n’est pas la logique de la domination, du pouvoir selon les critères humains, mais la logique de se plier pour laver les pieds, la logique du service, la logique de la croix qui est à la base de chaque exercice de l’autorité ». Il n’y a que comme ça que nous pourrons révéler le vrai visage de Dieu.

Voulez-vous nous dire comment est née votre vocation sacerdotale ?

Ma vocation est née dans un climat très serein, en famille, et en paroisse. Dès tout petit, j’ai eu une grande affection pour un prêtre, don Achille Sanchioni, qui était un ami de la famille, un saint homme. Je fréquentais aussi avec assiduité la paroisse de saint François d’Assise à Pesaro, tenue par les pères capucins et j’étais un des enfants de chœur les plus présents. Tout le monde avait de l’affection pour moi.

Un beau jour je pris la décision d’entrer au séminaire diocésain de Pesaro. Les premiers temps, vivre loin de ma famille, à laquelle j’étais très attaché,  ne fut pas facile, au point d’ailleurs qu’à un certain moment – c’était au mois d’avril – j’aurais bien voulu rentrer chez moi. Mais ma mère, qui souffrait elle aussi de mon absence, me demanda d’attendre quelques mois pour terminer mon année scolaire et passer mes examens.  Les examens passés, ma mère me dit alors que je pouvais rentrer à la maison. Mais je lui ai répondu, je m’en souviens encore: « non, maman, je veux devenir prêtre! ». Je ne saurais dire ce qui s’est passé durant cette brève période, mais ce qui est sûr c’est que j’ai toujours été content de mon choix. Je me souviens avec plaisir des années où j’étais aumônier des jeunes, soucieux de conjuguer l’amitié et la blague avec le devoir, toujours prêt à écouter pour comprendre et, si possible, pour aider. Et c’est justement ce que dit le pape Benoît XVI quand il dit: l’autorité pour le chrétien est service et amour.

Ma jeune vocation, née dans un milieu profondément catholique, s’est peu à peu forgée avec les années, fidèle à l’engagement que j’avais pris de me consacrer au Seigneur, et que le verset 4 du Psaume 26 exprime si bien: « J'ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie ». Ce très beau concept, je l’ai fait imprimé sur la petite image de mon ordination sacerdotale, le 18 mars 1962, mais aussi sur celle de ma consécration épiscopale, le 6 octobre 1985, et maintenant en souvenir de mon élection à la dignité cardinalice, le 18 février 2012.

Dans l’Eglise d’aujourd’hui il y a un principe que certains jugent un peu obsolète, c’est l’obéissance au Saint-Père. Comment cette condition incontournable pour un successeur des apôtres devrait-elle être vécue au XXIème siècle?

Nous devons comprendre cette obéissance dans la même ligne  que celle du sens de l’autorité dans l’Eglise dont nous avons parlé avant. Je crois qu’il est important de souligner que l’obéissance n’est pas un objectif en soi, mais plutôt un moyen.

Nous devons tout d’abord être obéissants à la volonté de Dieu le Père, et pour cela nous devons chaque jour nous demander, au niveau personnel et communautaire, comment faire pour que se réalise ce que nous demandons sans la prière dominicale : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » .

L’autorité du Saint-Père est au service de cette recherche de la volonté de Dieu, dans l’unité et la vérité.

Les paroles que le pape Benoît XVI a prononcées dans son homélie au début de son ministère sont certainement des paroles éclairantes. Il a dit : « Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Eglise entière, de me mettre à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur et de me laisser guider par Lui, de manière à ce que ce soit Lui qui guide l’Eglise en cette heure de notre histoire ».

Il est fondamental pour l’Eglise de reconnaître et valoriser le ministère de Pierre, principe et fondement perpétuel et visible d’unité, que le Saint-Père a joliment expliqué dans une de ses catéchèses en disant : « Pierre, en tout temps, doit être le gardien de la communion avec le Christ; il doit guider vers la communion avec le Christ; il doit prendre garde à ce que la chaîne ne se brise pas et que puisse ainsi perdurer la communion universelle. Ce n'est qu'ensemble que nous pouvons être avec le Christ, qui est le Seigneur de tous. » (Audience générale, 7juin 2006).

Vous avez dit des migrants qu’ils sont des « porteurs d’espérance » : dans quelle mesure peuvent-ils l’être?

Cela dépend de chacun d’eux et des possibilités qui leur sont offertes. Comme a dit le Concile Vatican II, « Tous les peuples constituent une seule communauté », autrement dit « une seule famille humaine », selon les paroles de Benoît XVI. Les migrations, qui caractérisent notre monde globalisé, peuvent nous faire espérer en la réalisation de cette famille mondiale « de frères et sœurs, vivant dans des sociétés de plus en plus multiethniques et interculturelles ». Mais ceci suppose de nouveaux pas en avant,  un parcours d’ouverture vers l’autre.   Il faut par exemple qu’il y ait une réelle volonté d’intégration, qui vienne du migrant mais aussi de la société qui l’accueille.

Cela demande des deux côtés un respect mutuel pour les valeurs, les coutumes et les traditions de chacun; cela suppose ensuite, un accueil fraternel et solidaire de la part de la population locale, et de la part du migrant un respect des lois et des habitudes du pays d’arrivée, en s’efforçant d’apprendre la langue locale, etc. Jusqu’à s’aimer comme dans une famille.

Les migrants catholiques, auxquels je fais allusion, peuvent être des « porteurs d’espérance », là où la religion paraît  n’avoir plus de sens dans la vie des personnes et avoir perdu sa valeur pour la société. Dans ces situations, il manque en effet de cette joie de vivre et de cet optimisme en la vie qui viennent de la certitude que le destin de la personne humaine n’est pas de finir sur cette terre, dans une vallée de larmes, mais de passer le seuil de la mort pour une vie qui n’a pas de fin. C’est comme ça que le migrant catholique, s’il est formé de manière adéquate et s’il est accompagné,  saura être  la lumière dans l’obscurité du manque de sens, à travers le témoignage d’une vie de bonheur malgré les difficultés.

La présence de beaucoup d’étrangers non chrétiens, qui peinent à s’intégrer à notre culture, pose un défi d’évangélisation. Comment un catholique peut-il relever ce défi?

Pour les non chrétiens, il ne s’agit pas de nouvelle évangélisation, mais plutôt d’une première annonce du message chrétien, d’une première évangélisation. Mais il faut que nous, nous soyons disposés à écouter. Il faut commencer avec le dialogue, en essayant de trouver ce qui nous unit, en déterminant les choses que nous avons en commun, au lieu de souligner ce qui nous divise. La règle d’or est présente dans pratiquement toutes les religions et je pense qu’elle peut être partagée aussi par ceux qui n’ont pas de crédo religieux : « Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse » ou la version positive, « tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux. » (Mt 7,12) écrite dans l’Evangile.

Notre livre sacré renferme la Parole de Dieu, mais dans les autres religions, il y a ceux que nous appelons « les semences du Verbe ». Ce sont eux que nous devons chercher pour trouver un point de rencontre, pour pouvoir nous comprendre et vivre ensemble dans l’harmonie et la paix.

Si nous accueillons nos frères non chrétiens avec le cœur et tentons de voir avec leurs yeux, nous arrivons à les comprendre plus profondément. Et eux sont alors disposés à entendre ce que nous avons dans notre âme, soit le message évangélique, offert comme un don

Propos recueillis par Luca Marcolivio

Traduction Isabelle Cousturié
zenit

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).