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La difficile visite de Benoît XVI dans une Amérique hispanophone longtemps négligée

La difficile visite de Benoît XVI dans une Amérique hispanophone longtemps négligée

Accusé d’eurocentrisme par ses détracteurs, le pape se rendra au Mexique et à Cuba du 23 au 29 mars. Le pape Benoît XVI entame à près de 85 ans un voyage de six jours au Mexique et à Cuba, entre le 23 et le 29 mars, 

pour répondre à la frustration du continent le plus catholique du monde qui s’estime insuffisamment écouté, d’autant plus que l’Amérique latine est notablement sous-représentée dans la curie, le gouvernement du Vatican, et dans le collège des cardinaux avec seulement deux « ministères » dirigés par des Latino-Américains.
L’Amérique du Sud qui comptait en 2010 28,34 % de catholiques, selon les statistiques du Vatican, n’a vu Benoît XVI y mettre les pieds qu’une seule fois : au Brésil en 2007 pour la Ve Assemblée de la Conférence épiscopale d’Amérique latine et des Caraïbes (Celam), alors qu’il a effectué en Europe 16 de ses 22 voyages à l’étranger. De même, il n’est jamais allé dans l’Amérique hispanophone, alors qu’il a prévu de retourner au Brésil en juillet 2013 pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).

Dans l’entourage du pape, on confirme le désir personnel de Benoît XVI de répondre à l’attente de millions de Latino-Américains hispaniques. Le voyage est « le paiement d’une dette du pape à l’Amérique latine », a ainsi estimé le cardinal mexicain Juan Sandoval dans une interview en mars au journal mexicain Informador. Eurocentriste, Benoît XVI ? « C’est possible. Parfois oui et parfois non. (…) Il a promu de nombreux cardinaux européens et porté le regard sur l’Afrique, qu’il a visitée plusieurs fois », a relevé l’archevêque émérite de Guadalajara.
Les deux étapes du voyage répondent à deux logiques : le Mexique, car c’est le plus grand pays catholique hispanophone avec 83 % de catholiques, et Cuba, parce que cette visite doit couronner, quatorze ans après celle de Jean-Paul II, une ouverture du régime communiste grâce au rôle actif de l’Église. De la mobilisation contre la violence des cartels de la drogue au Mexique à la démocratisation de Cuba, Benoît XVI sera alors confronté à des thèmes politiques et sociaux délicats. Un autre sujet devrait être celui des migrations massives de Latino-Américains, notamment d’Amérique centrale, vers les États-Unis : ils tombent victimes des exactions des narcotrafiquants et sont parfois refoulés brutalement dans la zone frontalière.
En outre, le pape arrive sur un continent où les Églises sont très présentes sur le terrain social, mais où les pontificats de Jean-Paul II puis de Benoît XVI ont correspondu avec la nomination de prélats conservateurs, avec le holà mis aux théologiens de la libération et avec de nombreuses frictions internes. Un de ces conflits a fait l’actualité récemment : le Vatican a demandé à l’Université pontificale catholique du Pérou (PUCP), jugée trop indépendante, de se mettre au plus vite en règle avec l’archevêque de Lima, le conservateur Juan Luis Cipriani, membre de l’Opus Dei. L’attitude directive du Saint-Siège n’a pas été bien perçue par les étudiants et professeurs de cette université prestigieuse. En outre, beaucoup de tiraillements et d’incompréhensions se produisent autour de positionnements sur des questions de mœurs : divorce, homosexualité, avortement, contraception. Le scandale de pédophilie dans un clergé formé traditionnellement et confronté à la révolution sexuelle frappe aussi le continent latino-américain.
Dans une interview à l’agence d’informations religieuses I.Media, l’unique cardinal du continent, nommé en février lors du dernier consistoire, le Brésilien João Braz de Aviz, a donc exhorté « l’Europe à redescendre à une attitude de fraternité à l’égard des autres continents en cessant de regarder de haut les autres ». Jusqu’à quand dans l’Église « serons-nous dirigés par l’Europe et les États-Unis (…) ? On ne peut plus considérer que l’Amérique latine, l’Asie ou l’Afrique n’ont pas changé, qu’elles sont encore des colonies ou le tiers-monde », a-t-il asséné.
Plus encore, Joseph Ratzinger semble moins familier de la problématique latino-américaine que celle européenne. En 2007, au Brésil, il avait par exemple affirmé que l’évangélisation par les conquistadores « n’a comporté à aucun moment une aliénation des cultures précolombiennes et n’a pas imposé une culture étrangère », faisant silence sur les exactions. Deux semaines plus tard, il s’était tout de même corrigé en affirmant que le souvenir du « passé glorieux » de l’Église en Amérique latine ne peut faire « oublier les souffrances et les injustices infligées par les colonisateurs aux populations indigènes ».
 
L'orient le jour

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).