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Les coptes du Liban célèbrent Noël dans la tristesse

Les coptes du Liban célèbrent Noël dans la tristesse

La communauté souhaite un changement de la situation des chrétiens d'Égypte. Les Coptes du Liban ont marqué Noël par une messe solennelle célébrée jeudi soir en l'église Saint-Marc à Sin el-Fil. Au Liban, la communauté – reconnue dix-huitième

du pays en 1994 – compte environ 5 000 personnes. La messe s'est tenue sous haute surveillance et a rassemblé des représentants de responsables officiels et des députés qui ont voulu manifester leur soutien à la communauté visée, à la Saint-Sylvestre, par un attentat à Alexandrie. L'office religieux a également mobilisé une petite foule de journalistes venus recueillir les témoignages des membres de l'une des plus vieilles communautés chrétiennes d'Orient, des chrétiens attristés qui se sentent de plus en plus en danger dans leur terre d'origine.

Dès dix-huit heures jeudi, les forces de l'ordre et les brigades antiémeute ont établi un cordon de sécurité autour de l'église Saint-Marc des Coptes à Sin el-Fil, seul lieu de culte consacré à cette communauté au Liban.

« C'est une mesure de routine », explique un responsable des services de renseignements présent sur place. « Le 25 décembre dernier, nous avions déployé des forces de l'ordre dans le périmètre de diverses églises de toutes les communautés. Aucune menace ne pèse sur les Coptes au Liban », ajoute-t-il.
Le salon de l'église rassemble quelques officiels. Parmi eux des notables de la communauté copte du Liban.
Sleiman Mikhaël est gynécologue. Il est arrivé au Liban il y a quarante ans. « Je voulais partir aux États-Unis. Je croyais que le Liban était une étape. Mais j'ai décidé de rester ici. Je suis arrivé avant la guerre. Vous savez, si les chrétiens d'Orient partent, c'est parce qu'ils veulent vivre en sécurité. Ils choisissent l'Europe ou l'Amérique parce qu'ils savent qu'ils ne seront jamais en danger », note-t-il, avant d'ajouter qu'il « existe 160 églises coptes aux États-Unis et 40 au Canada, alors qu'il y a des évêchés dans la quasi-totalité des grandes villes européennes. Huit millions de Coptes environs vivent hors d'Égypte. »
« Dans ce pays, dit-il, la solution est entre les mains de l'État. Le 31 décembre dernier, ce n'était pas la première fois qu'on agressait des Coptes. De tout temps, il y a eu des crimes perpétrés contre les membres de la communauté, des incidents isolés, disait-on. Des couvents sont parfois vandalisés et aucune mesure n'est prise. Il est temps que l'État intervienne et que justice soit faite », ajoute-t-il.

Citoyens de deuxième catégorie
Ici, tous les membres de la communauté affirment que l'Égypte compte douze millions de Coptes contrairement aux chiffres avancés par l'État égyptien qui avance le chiffre de huit millions.
Plus d'un estiment que les Coptes en Égypte sont traités comme des citoyens de deuxième catégorie, qu'ils ne peuvent pas exercer certains métiers ou atteindre des postes élevés dans l'administration, même si le président égyptien nomme parmi eux des ministres et des députés… Ils soulignent qu'être copte n'implique pas uniquement le fait d'appartenir à une communauté mais aussi à une ethnie. Ils veulent également qu'une solution radicale protégeant et respectant les Coptes d'Égypte soit trouvée.
Édouard Bibaoui est secrétaire général de la communauté copte au Liban. Il souligne qu'en « Égypte, les chrétiens deviennent rarement magistrats et sont interdits d'enseigner la langue arabe dans les écoles et les universités ». « Dans l'armée, le grade le plus élevé qu'un chrétien peut atteindre est celui de colonel. Et il passe à la retraite juste après cette promotion », ajoute-t-il.
« Jamais un chrétien n'a été élu député ; les électeurs musulmans ne voteront jamais pour une personne qui n'appartient pas à leur communauté. C'est le président qui nomme quelques parlementaires chrétiens », explique M. Bibaoui. Dans ce cadre, il souligne la nécessité « de modifier la loi électorale égyptienne en adoptant la proportionnelle ou en créant des circonscriptions électorales exclusivement coptes ». « Si l'on respectait les proportions communautaires, le Parlement devrait être constitué de 15 % de Coptes », dit-il.
M. Bibaoui se penche également sur les difficultés administratives auxquelles font face les membres de la communauté pour pouvoir restaurer les églises. « Jusqu'en 2005, il fallait une autorisation du président de la République. Actuellement, ça devient encore plus difficile car il faut la permission du chef du district », indique-t-il.
Il appelle également au changement de la Constitution égyptienne de façon à ce que la religion de l'État ne soit plus l'islam ou qu'une formule soit trouvée pour reconnaître les Coptes dans le texte.
Adham Mansour est à moitié égyptien, mais il n'a pas mis les pieds en Égypte depuis 1976. Il indique que « pour protéger les chrétiens d'Orient, il faut mettre en place un système démocratique sain et des régimes arabes modernes et aussi respecter les droits de l'homme ». « Les 23 Coptes tués à l'entrée de l'église à Alexandrie sont de véritables martyrs chrétiens. Ils sont morts en priant, ils ont été tués en témoignant de leur foi », ajoute-t-il.
Citant le proverbe, « à quelque chose malheur est bon », il note que « peut-être après cet attentat, le gouvernement égyptien prendra les choses en main et améliorera les conditions des Coptes ».
La messe de jeudi, célébrée par le père Roweiss Ourachalimi, a rassemblé nombre de notables et de personnalités, notamment le député Ali Bazzi, représentant le président de la Chambre Nabih Berry, Majid el-Aylé, représentant l'ancien président de la République Amine Gemayel, Ghassan Moukheiber, représentant le général Michel Aoun, les députés Nabil de Freige et Nadim Gemayel, le nonce apostolique Gabriele Caccia et l'ambassadeur d'Égypte Ahmad Bidiaouy, qui a donné lecture d'un message du président Hosni Moubarak. À leur sortie de l'église, Mgr Caccia et Nadim Bachir Gemayel ont été acclamés par la foule.
Dans son homélie, le père Ourachalimi a mis l'accent sur la passion du Christ et sur l'importance du pardon chrétien. « Pour fêter la naissance de Jésus, nous lui offrons un cœur pur, plein d'amour et capable surtout de pardon », a-t-il dit.
Marcelle Aziz, Copte mariée à un Libanais, sort de l'église avec deux amis, « des chrétiens de Syrie », précise-t-elle. Elle est émue jusqu'aux larmes. Elle parle des victimes d'Alexandrie : « Dieu est amour, c'est ce qu'on nous apprend. Je ne peux pas imaginer que certains peuvent tuer des gens en pleine prière… mais, vous savez, les Coptes sont courageux, ils meurent en portant leur croix. »

 
L'orient le jour

عن الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان

عضو في الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة UCIP الذي تأسس عام 1927 بهدف جمع كلمة الاعلاميين لخدمة السلام والحقيقة . يضم الإتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة - لبنان UCIP – LIBAN مجموعة من الإعلاميين الناشطين في مختلف الوسائل الإعلامية ومن الباحثين والأساتذة . تأسس عام 1997 بمبادرة من اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام استمرارا للمشاركة في التغطية الإعلامية لزيارة السعيد الذكر البابا القديس يوحنا بولس الثاني الى لبنان في أيار مايو من العام نفسه. "أوسيب لبنان" يعمل رسميا تحت اشراف مجلس البطاركة والأساقفة الكاثوليك في لبنان بموجب وثيقة تحمل الرقم 606 على 2000. وبموجب علم وخبر من الدولة اللبنانية رقم 122/ أد، تاريخ 12/4/2006. شعاره :" تعرفون الحق والحق يحرركم " (يوحنا 8:38 ).